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Oignons : Une rentabilité jusqu’à 9 fois plus élevée d’un agriculteur à l’autre !

La rentabilité de la production d’oignons au Maroc, les agriculteurs face au défit des coûts de production.

Historiquement, l’oignon occupe une place importante de l’agriculture marocaine, à fortiori dans la région de Fès-Meknès. En effet avec une production annuelle oscillant entre 700 000 et 900 000 tonnes et une superficie cultivée de 25 000 à 30 000 hectares, la culture de l’oignon représente l’un des piliers de l’agriculture nationale. Une étude publiée en août 2023 s’est penchée sur la rentabilité de cette culture et notamment les coûts de production qui augmentent et impactent les marges des producteurs. Eclairage.

La région de Fès-Meknès, connue pour ses vastes étendues de terres dédiées à la culture de l’oignon et ses conditions climatiques propices, joue un rôle central dans cette production. Parmi les variétés d’oignons les plus prisées au Maroc, on compte le Rouge de Doukkala et le Jaune de Valence. La culture de l’oignon occupe la deuxième place dans le secteur maraîcher, contribuant à plus de 12% de la production totale.

La rentabilité de cette culture est une préoccupation majeure pour les agriculteurs. C’est dans ce contexte que s’inscrit une étude, menée dans la région de Fès-Meknès, par le Laboratoire des Productions Végétales, Animales et Agro-Industrie, du Département de Biologie, de la Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail de Kénitra, visant à analyser la rentabilité de la culture de l’oignon et à évaluer sa sensibilité à des facteurs tels qu’une baisse de production ou une augmentation des coûts de production.

L’oignon une culture rentable mais très sensible aux variables. 

L’étude repose sur des données collectées auprès de 80 producteurs choisis de manière aléatoire. Différentes méthodes d’analyse ont été utilisées, notamment l’analyse budgétaire, la comparaison entre la valeur de production et les coûts de production, ainsi que l’analyse de corrélation pour examiner les données recueillies.

Accroître la rentabilité de cette culture, en adoptant des pratiques agricoles

Les résultats de l’analyse budgétaire indiquent que la production d’oignons demeure rentable, mais sa rentabilité est fortement sensible à une baisse de production ou à une augmentation des coûts de production. Plus précisément, l’étude montre que les conséquences d’un choc de production sont plus néfastes que celles résultant d’une augmentation des coûts de production. Pour accroître la rentabilité de cette culture, il est donc essentiel que les producteurs adoptent des pratiques agricoles visant à améliorer la productivité.

A noter que les exploitations enquêtées, selon l’étude se situent dans la zone d’action de la Direction Provinciale d’Agriculture (DPA) de Meknès, précisément dans les communes rurales : Boufekrane, Oued jdida, Mhaya, Majjate, Sidi Slimane Moul Lkifane (El Haj Kaddour), Ait Ouallal et dans la zone d’action de la DPA d’El Hajeb précisément aux communes rurales : Ait naamane, Sbaa aiyoun, Ain taoujdate, Ait Boubidmane, Bitit, Laqsir, Ait yaazem, Jahjouh et Ras ijerri.

La superficie de terre allouée à l’exploitation de l’oignon, est en moyenne 13.73 Ha.

Résultats : Le type d’irrigation et l’instruction : ces  »game changer ».

L’étude révèle une relation positive et significative entre le revenu net agricole et le type d’irrigation utilisé, ainsi que le niveau d’instruction des exploitants. Ces variables jouent un rôle essentiel dans l’amélioration de la rentabilité de la culture de l’oignon et doivent être prises en compte pour maximiser les bénéfices.

36% des agriculteurs continuent d’utiliser l’irrigation gravitaire

Malgré les avantages indéniables de l’irrigation goutte à goutte, 36% des agriculteurs continuent d’utiliser l’irrigation gravitaire en raison de contraintes financières, de la complexité des procédures de subvention, et des problèmes liés au statut foncier précise l’étude. Ces obstacles entravent la transition vers des méthodes d’irrigation plus efficaces.

De ce fait, les exploitations agricoles utilisant l’irrigation gravitaire réalisent un revenu net nettement plus bas en raison de l’utilisation de grandes quantités d’eau, ce qui entraîne une augmentation des coûts de pompage et des charges de production plus élevées.

Concrètement les données de calculs mettent en évidence que les exploitations agricoles pratiquant l’irrigation gravitaire connaissent des revenus nets particulièrement bas. Cette situation semble découler de l’utilisation de quantités considérables d’eau, ce qui entraîne une hausse des coûts liés au pompage et une augmentation des charges associées à la production d’oignons.

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En effet, le revenu net varie significativement selon l’étude, oscillant entre 8 450DH/ha et 77 900DH/ha, avec une moyenne s’élevant à 33 209,12 DH/ha. Les exploitations affichant un faible revenu net se caractérisent également par une utilisation d’intrants bien plus élevée que celles pratiquant la même culture.

Cela se traduit par une utilisation plus importante de fumier, un traitement phytosanitaire plus élevé non expliqué, et une main-d’œuvre en excès par rapport à la moyenne observée dans la région, tout en maintenant une durée moyenne de récolte similaire, entre autres.

Retrouvez l’étude complète ici

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