L’agriculture au Maroc, un pilier économique.
Avec environ 14% du Produit Intérieur Brut (PIB), l’agriculture occupe une place de choix dans l’économie marocaine, tandis que près de 40% de la population active dépendent directement de ce secteur.
La superficie agricole utile (SAU) du Maroc, estimée à 8,7 millions d’hectares, peut sembler modeste comparée à la taille totale du territoire, mais elle est d’une importance capitale pour la sécurité alimentaire et la prospérité du pays. De plus, avec près de 20 millions d’hectares destinés principalement aux cheptels en zone pastorale, le Maroc dispose d’une diversité de ressources agricoles remarquable.
L’agriculture nationale est caractérisée par une dualité structurelle, où les petites exploitations de moins de 5 hectares coexistent avec de vastes domaines agricoles qui dominent le marché des exportations. Cette disparité, bien que représentative de la diversité du secteur, pose des défis socio-économiques.
Heureusement, des initiatives gouvernementales telles que le Plan Maroc Vert ont contribué à la montée en puissance des exploitations intermédiaires, dotées d’une surface allant de 5 à 20 hectares. Ces exploitations, bien que moins nombreuses, jouent un rôle crucial dans la dynamique agricole du pays en contribuant à la diversification des cultures et à la création d’emplois.
Cependant, aucun article sur l’agriculture marocaine ne serait complet sans mentionner l’enjeu crucial de l’eau. Dans un pays où chaque goutte compte, la gestion efficace des ressources hydriques est une priorité absolue. Les agriculteurs comptent sur les barrages et les systèmes d’irrigation innovants, tels que le goutte-à-goutte, pour maximiser l’utilisation de l’eau tout en minimisant les pertes.
Au-delà de ses frontières, l’agriculture marocaine continue d’attirer l’attention. Des entreprises telles que DELASSUS, la COPAG, AZURA font briller les couleurs de l’agriculture marocaine sur la scène internationale, renforçant ainsi la réputation du pays en tant que plaque tournante agricole de premier plan.
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L’agriculture au Maroc transcende son rôle économique pour devenir un symbole de résilience et d’innovation. Dans un monde confronté à des défis croissants en matière de sécurité alimentaire et de durabilité, le modèle agricole national offre des leçons précieuses sur la façon dont une nation peut prospérer en harmonie avec la nature et ses ressources limitées.
La diversité et les défis des productions agricoles au Maroc
Au cœur des terres marocaines, les cultures agricoles dessinent un paysage diversifié. De l’or céréalier aux délices maraîchers, en passant par l’agrumiculture, l’agriculture du Royaume offre une palette riche. La production locale est tout autant destinée au marché local qu’à l’export.
Céréales : Un pilier fragile
Les vastes plaines du Maroc abritent les cultures céréalières, dont le blé tendre, le blé dur et l’orge, occupant une part imposante de la surface agricole utile. Cependant, cette richesse est teintée d’incertitude, car la production de céréales est soumise aux caprices du climat. Trois régions, Marrakech-Tensift-El Haouz, Doukkala-Abda et Chaouia-Ouardigha, jouent un rôle crucial en approvisionnant près de la moitié de la production nationale. Malgré cela, le Maroc reste tributaire des importations, principalement en raison de la faible productivité et du déclin de certaines cultures.
Légumineuses : Tradition et déclin
Les légumineuses, telles que les fèves, les pois chiches et les lentilles, imprègnent depuis longtemps la cuisine nationale. Bien que moins rentables, ces cultures sont appréciées pour leur contribution à la rotation des cultures. Cependant, leur production décline, contraignant le pays à importer davantage pour répondre à la demande intérieure.
Fruits et Légumes : Une exportation florissante
Les vergers et potagers regorgent de trésors destinés à l’exportation. Les tomates, les poivrons et les courgettes dominent les exportations, tandis que sur le marché local, la production des pommes de terre et des oignons restent des favoris. Le Souss-Massa se distingue en tant que poumon agricole du pays, alimentant près de 85% des exportations de fruits et légumes. Cependant, malgré cette prospérité, la concurrence internationale, exacerbée par des conditions météorologiques changeantes, pèse sur les producteurs locaux.
Les agrumes à la croisée des chemins
Les vergers d’agrumes, autrefois florissants, connaissent un déclin préoccupant. La région de Souss-Massa, pourtant prépondérante dans la production, est confrontée à une crise de l’eau qui pousse certains agriculteurs à migrer vers le nord. De plus, la concurrence étrangère, en particulier de la Turquie et de l’Égypte, met à rude épreuve la compétitivité marocaine sur les marchés internationaux.
Dans l’ensemble, l’agriculture marocaine témoigne d’une richesse et d’une résilience remarquables, mais elle doit naviguer avec prudence à travers les courants tumultueux de l’économie mondiale et des conditions climatiques changeantes. Dans cette quête de prospérité, l’innovation et la durabilité seront les boussoles indispensables pour guider le secteur vers un avenir florissant.
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L’Élevage au Maroc : Pilier indispensable de l’agriculture nationale
Au sein de l’agriculture marocaine, l’élevage occupe une place prépondérante, tant sur le plan économique que social. Avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 36 milliards de dirhams, ce secteur joue un rôle crucial dans la stabilité et la prospérité du pays.
L’Élevage Bovin : La locomotive
Parmi les différentes branches de l’élevage, c’est le bétail bovin qui domine, représentant 67% du chiffre d’affaires global de l’élevage, (la production laitière plus précisément). Avec plus de 2,5 millions d’emplois créés, l’élevage contribue de manière significative à la création d’opportunités de travail pour la population rurale.
L’élevage laitier constitue une pièce maîtresse de l’économie agricole marocaine, tant en termes de chiffre d’affaires que de main-d’œuvre. Grâce à des initiatives telles que la COPAG, Centrale Laitière et AgroPlus Jibal, le Maroc a mis en place une stratégie ambitieuse visant à atteindre l’autosuffisance dans la production laitière. L’amélioration génétique du cheptel, notamment par l’introduction de races pures telles que les Holsteins, a permis d’augmenter la productivité et la qualité du lait produit.
La filière des viandes rouges joue également un rôle essentiel dans l’économie agricole, contribuant à hauteur de 15 milliards de dirhams au PIB agricole. Avec 99% de la demande nationale en viande satisfaite localement, le Maroc affiche une production quasi-autosuffisante dans ce domaine. Les chiffres impressionnants de bovins, ovins et caprins démontrent l’importance de cette filière pour l’élevage.
L’élevage représente bien plus qu’une simple activité agricole au Maroc. C’est un pilier de l’économie nationale, fournissant des emplois, assurant la sécurité alimentaire et contribuant à la vitalité des communautés rurales à travers le pays. Toutefois, des défis persistants, tels que la gestion durable des ressources naturelles et l’amélioration des pratiques d’élevage, doivent être relevés pour garantir la pérennité et la prospérité de ce secteur vital.
Les horizons prometteurs de l’agriculture nationale
L’avenir de l’agriculture au Maroc s’annonce sous des auspices prometteurs, porté par le succès du Plan Maroc Vert qui a fait ses preuves en tant que modèle de développement agricole. La politique agricole, mêlant habilement modernité, technologie et respect des traditions, attire l’attention et l’admiration de nombreux pays africains en quête de solutions pour stimuler leur propre secteur agricole.
Le Maroc est devenu un phare d’espoir pour ces nations, offrant un exemple inspirant de progrès économique et social grâce à une agriculture florissante. Cette reconnaissance internationale renforce le rôle de l’agriculture marocaine non seulement comme moteur de croissance économique, mais aussi comme vecteur de coopération et d’échange entre les nations.
Toutefois, malgré ces succès, l’agriculture du Royaume n’est pas à l’abri des défis qui sévissent à l’échelle mondiale. Le changement climatique, avec son cortège de sécheresses récurrentes, constitue un obstacle majeur pour le Maroc et voisins du pourtour méditerranéen. Face à cette réalité, le Maroc devra redoubler d’efforts pour adapter ses pratiques agricoles et développer des stratégies de résilience face aux conditions climatiques de plus en plus extrêmes.
L’agriculture s’inscrit pleinement dans le tissu économique et industriel du pays, jouant un rôle essentiel dans son développement et sa prospérité. À travers son engagement en faveur de l’innovation, de la durabilité et de l’inclusion, le Maroc est bien positionné pour relever les défis à venir et poursuivre sa marche vers un avenir agricole radieux.