Les exportateurs algériens de dattes se retrouvent dans une impasse cette saison. Le marché marocain, historiquement un débouché important pour la deglet nour, leur est totalement inaccessible. « Le marché marocain, l’une de nos principales cibles, est totalement inaccessible. Nous nous sommes résignés à ne pas exporter vers le Maroc cette saison », confie Ahmed Mayof, un exportateur algérien.

La crise entre les deux pays, qui couve depuis plusieurs années, s’est aggravée en août 2021 avec la rupture des relations diplomatiques par l’Algérie. Depuis, les mesures restrictives se sont multipliées : interdiction du survol de l’espace aérien algérien par les avions marocains, blocage des transactions commerciales impliquant des marchandises marocaines ou en transit depuis le royaume. En janvier 2024, un nouveau coup de frein est venu des banques algériennes, qui refusent désormais d’accepter des contrats liés au Maroc précise un exportateur à Freshplaza.

Malgré une demande marocaine en nette hausse à l’approche du ramadan, les exportateurs algériens se disent « impuissants ». « Nous constatons que la demande marocaine en dattes est très forte cette année, mais nous sommes impuissants. La situation politique nous empêche d’exporter vers ce marché. Nous ne pouvons même pas entamer les procédures d’expédition puisque les banques refusent les contrats », explique Ahmed Mayof à la même source .

Parallèlement, au Maroc, les appels au boycott des dattes algériennes se multiplient sur les réseaux sociaux. À l’approche du mois sacré, où la consommation de dattes connaît un pic, ces appels trouvent un écho dans plusieurs médias.

Les circuits alternatifs, naguère utilisés par certains exportateurs pour contourner ces restrictions, semblent eux aussi bloqués. « Il est également impossible de réexporter vers le Maroc via la Tunisie, comme cela se faisait auparavant. Les douanes tunisiennes empêchent l’entrée des dattes deglet nour algériennes pour protéger leur production locale », regrette l’exportateur.