Selon les données publiées par Hortoinfo, basées sur le service statistique Euroestacom (ICEX-Eurostat), les importations de pastèques par les États membres de l’Union européenne (UE) ont connu une chute significative de 34,59 % au cours du premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023. En tout, 637,82 millions de kilos de pastèques ont été importés entre janvier et juin 2024, soit 337,27 millions de kilos de moins qu’en 2023.

L’Espagne, principal fournisseur de pastèques pour l’UE, a vu ses exportations chuter de manière drastique. Avec un volume de 149,63 millions de kilos vendus au cours des six premiers mois de 2024, l’Espagne a réduit ses ventes de 51,81 % par rapport à l’année précédente, soit 160,89 millions de kilos de moins. Bien qu’elle conserve sa place de leader sur le marché communautaire avec 23,46 % des ventes totales, cette baisse reflète la tendance générale observée dans l’UE.

Le Maroc, a enregistré une baisse marquée de ses exportations vers l’UE, diminuant de 50,31 % par rapport à 2023

Le Maroc, deuxième fournisseur, a également enregistré une baisse marquée de ses exportations vers l’UE, diminuant de 50,31 % par rapport à 2023. Au total, le royaume a vendu 85,09 millions de kilos de pastèques, représentant 13,34 % du total des importations européennes.

Contrairement à l’Espagne et au Maroc, certains pays ont vu leurs exportations de pastèques augmenter. Le Costa Rica a ainsi enregistré une hausse de 20,39 % de ses exportations vers l’UE, atteignant 38,02 millions de kilos, soit 5,96 % du total des achats européens. De même, le Sénégal a vu ses exportations progresser de 14,61 % pour atteindre 25,44 millions de kilos, soit 3,99 % des ventes.

Les Pays-Bas, quant à eux, maintiennent leur position de troisième fournisseur de pastèques de l’UE grâce à leurs réexportations, bien qu’ils ne soient pas producteurs nets de ce fruit. Avec 69,32 millions de kilos vendus, les Pays-Bas ont augmenté leurs ventes de 6,49 % par rapport à 2023, représentant 10,87 % des importations totales.

Sur le plan financier, l’Espagne reste le plus grand bénéficiaire avec un revenu de 133,04 millions d’euros entre janvier et juin 2024, malgré la baisse des volumes. Le prix moyen des pastèques espagnoles s’établit à 0,89 euro le kilo. Le Maroc suit avec des ventes évaluées à 74,72 millions d’euros, à un prix moyen similaire de 0,88 euro le kilo.

Les Pays-Bas ont réalisé des recettes de 77,55 millions d’euros, avec un prix moyen plus élevé de 1,12 euro le kilo, le plus cher parmi les dix principaux fournisseurs. Le Costa Rica et le Sénégal, quant à eux, ont enregistré respectivement des revenus de 33,25 millions d’euros et 16,2 millions d’euros, avec des prix moyens de 0,87 euro et 0,64 euro le kilo.

Lire aussi : Le manque de pastèques marocaines offre une opportunité pour la Mauritanie et le Sénégal ?

Ces baisses de volumes d’importation s’inscrivent dans un contexte économique complexe marqué par une inflation croissante, des perturbations logistiques et une demande fluctuante sur le marché européen. La tendance à la réduction des importations européennes pourrait également signaler une baisse de la consommation ou une augmentation de la production locale de pastèques dans certains États membres.

Alors que certains pays comme le Costa Rica et le Sénégal profitent de cette situation pour accroître leur part de marché, les géants historiques comme l’Espagne et le Maroc semblent confrontés à des défis de taille.