Le marché des petits fruits en Europe connaît des dynamiques contrastées, avec des évolutions notables tant sur le plan de la production que de la consommation. Le rapport de la BLE (Bundesanstalt für Landwirtschaft und Ernährung) pour la semaine 50 de 2024 révèle les tendances récentes et les défis européens auxquels cette filière est confrontée.

Malgré une demande robuste, notamment en période hivernale, les petits fruits comme les myrtilles, framboises et mûres font face à des défis de taille. L’augmentation des coûts de production, notamment liés aux intrants agricoles et à la logistique, affecte la compétitivité des produits européens face aux importations extra-européennes. Les importations de fruits rouges en provenance de pays tels que l’Espagne, la Turquie ou encore le Maroc continuent de dominer les marchés de gros européens, offrant des produits souvent compétitifs en termes de prix mais parfois moins qualitatifs.

Les importations de fruits rouges en provenance de pays tels que l’Espagne, la Turquie ou encore le Maroc continuent de dominer les marchés

En Allemagne, les fruits rouges importés ont connu une présence accrue sur les étals des marchés de gros. À Francfort, par exemple, les myrtilles en provenance du Pérou ont vu une augmentation de leur volume, même si leur fraîcheur n’était pas toujours optimale.

L’un des points forts des petits fruits reste leur attrait saisonnier. En période de fêtes, les consommateurs sont particulièrement attirés par les produits locaux de qualité. Cependant, l’offre européenne est souvent limitée en termes de volume et souffre de fluctuations importantes dues aux conditions climatiques et aux coûts de production. Les variétés de framboises et mûres, par exemple, bien que disponibles en Europe, peinent à rivaliser avec les produits importés sur le plan des prix.

À Hambourg, les framboises marocaines et les myrtilles péruviennes ont affiché une forte disponibilité, entraînant une baisse des prix. Cette dynamique met en lumière le défi auquel les producteurs européens sont confrontés : concilier rentabilité et maintien de la qualité.

La durabilité est une thématique centrale pour l’avenir de la filière des petits fruits. Face à la pression exercée par les produits d’importation, les producteurs européens misent sur des approches innovantes telles que la réduction des intrants, l’introduction de variétés résistantes aux maladies et l’amélioration des chaînes logistiques pour réduire les pertes.

À Hambourg, les framboises marocaines (…) ont affiché une forte disponibilité

Par ailleurs, les consommateurs européens, de plus en plus sensibles aux questions environnementales, valorisent les produits issus de circuits courts et les certifications biologiques. Cela ouvre des opportunités pour les producteurs locaux, à condition de répondre aux attentes croissantes en matière de transparence et de qualité.

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Pour assurer sa compétitivité, la filière européenne des petits fruits doit continuer à innover. Cela passe par l’amélioration des infrastructures de stockage, une meilleure gestion des approvisionnements, et la recherche de nouveaux marchés, notamment en Asie et au Moyen-Orient.

Les rapports récents montrent que les initiatives de diversification, comme la culture des petits fruits dans des régions non traditionnelles, commencent à porter leurs fruits. Par exemple, les essais agricoles menés dans le sud de l’Europe pour adapter des variétés exotiques aux conditions locales pourraient transformer le paysage agricole européen dans les années à venir.

Source : Rapport BLE, semaine 50/2024