AgriMaroc AgriAlgerie AgriTunisie
Accueil / Actualités / Longue et douloureuse agonie des abattoirs avicoles

Longue et douloureuse agonie des abattoirs avicoles

Plus de 10 ans à attendre pour l’application de la loi.

Grâce à l’impulsion du Plan Maroc Vert, notre pays a réalisé une avancée considérable dans l’amont du secteur avicole et a très bien évolué sur le plan réglementaire grâce aux lois 49 /99 et 28 /07.

Dix ans après, le point noir demeure toujours et encore le très faible niveau d’application de ces lois dans leur partie aval car dépendantes du Ministère de l’intérieur.

En effet, à ce jour, aucune mesure tranchante n’a jamais été prise au niveau de l’abattage et de la distribution du poulet, bien qu’une des obligations essentielles de l’Etat soit l’inspection sanitaire des viandes.

Pire la situation n’a fait qu’empirer. Ainsi, et à contresens de la loi, les tueries non agréées et non autorisées par l’ONSSA sont passées de moins de  8 000 en 2007 à 13 900 selon le dernier recensement du Ministère de l’intérieur, aidés en cela par des communes agissant sans consultation des services sanitaires et sans respect des lois en vigueur et maintenant de ce fait depuis plus d’une décennie le pourcentage du poulet abattu et contrôlé dans les abattoirs à 8% soit le taux le plus faible du pourtour méditerranéen.

Devant cette situation, les abattoirs agréés ont vu leur compétitivité, leurs ambitions de se moderniser et de se développer s’affaiblir jusqu’à mettre en péril leur viabilité : plus d’une dizaine d’abattoirs ont cessé toute activité ces quinze dernières années et la quinzaine d’autres qui opère encore souffre profondément. Cette année, 3 abattoirs avicoles ont malheureusement dû s’arrêter à leur tour.

Dans un esprit constructif et anticipant cette situation, nous avions proposé dès la fin de l’année 2015 avec le concours d’un cabinet de premier plan au Maroc, un projet de transition avec pour ambition de relever le niveau de traçabilité et de salubrité de la volaille pour nos concitoyens tout en présentant une alternative aux tueries notamment par leur transformation et intégration dans le secteur formel.

6 ministères concernés directement et indirectement par la problématique de l’abattage avicole ont reçu notre étude et nos propositions. Hormis le Ministère de l’Agriculture, sensible à notre problématique mais sans les attributions nécessaires notamment en matière de fermeture d’établissement ne se conformant pas à la loi, nos demandes sont restées lettre morte.

Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un plan de mise à niveau ambitieux pour maintenir les  10 000 emplois directs que nous arrivons encore tant bien que mal à sauvegarder, mais aussi pour mettre notre pays à l’abri des importations par manque de compétitivité avec tous ses effets sur la filière.

Cette mise à niveau, intimement liée au respect de la loi 49/99, favorisera comme l’avait ressorti notre étude tout un écosystème autour de l’émergence d’une industrie du froid, du développement du transport et des plateformes de frais, de l’industrie du traitement et de la valorisation des déchets, de la modernisation de nos marchés de proximité et surtout de la garantie de la salubrité des viandes blanches et de la protection du consommateur.

Nous estimons avoir suffisamment souffert et suffisamment résisté dans l’attente de l’application de la loi, et espérons par cet ultime appel voir enfin réagir les pouvoirs publics.

Partager

Regardez aussi

M. Sadiki ministre agriculture 2022

Sadiki mène plusieurs entretiens autour de la coopération agricole en Afrique

La coopération dans le domaine agricole au centre d’entretiens entre M. Sadiki et plusieurs de …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *