Le secteur de l’avocat connaît une transformation notable en cette fin d’année, marquée par une reconfiguration des origines de production et des évolutions dans la consommation. Selon François Bellivier, responsable développement chez Capexo, une entreprise française, le mois de novembre s’est avéré « relativement équilibré », bien que la semaine du Black Friday ait traditionnellement pesé sur la consommation.
Malgré un contexte économique tendu, les prix des avocats sur le marché français se sont révélés supérieurs à ceux de l’année précédente. En semaine 47, par exemple, le prix moyen des colis oscillait entre 13 et 14 euros, contre 11 à 12 euros à la même période en 2022. « Les prix ont été très bons, même s’ils n’ont pas atteint les sommets espérés. Nous restons dans une consommation conforme à la norme pour cette période de l’année », explique François Bellivier.
L’hiver 2023-2024 marque un tournant avec une augmentation significative des volumes d’avocats produits en Europe et dans le pourtour méditerranéen. Maroc et Espagne se positionnent en tête des origines, avec une progression spectaculaire de la production marocaine, atteignant 100 000 tonnes cette année, soit une hausse de 55 % par rapport à l’année précédente.
Progression de la production marocaine, atteignant 100 000 tonnes cette année
Cette évolution réduit la dépendance aux importations lointaines, comme celles du Mexique. Les avantages sont multiples : des temps de transport plus courts garantissent une qualité supérieure, un facteur clé pour stimuler la consommation hivernale. « En augmentant nos volumes d’avocats produits localement, nous gagnons en qualité, ce qui pourrait devenir un levier important pour dynamiser la consommation », souligne François Bellivier.
Si l’offre semble prometteuse, les perspectives de consommation inquiètent les professionnels du secteur. François Bellivier exprime ses réserves : « La situation économique en Europe est loin d’être stable. En France, l’incertitude politique et des évènements comme la fermeture de grandes entreprises jettent un voile d’incertitude. » Ces facteurs pourraient freiner l’achat de produits relativement coûteux comme l’avocat.
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Cependant, l’abondance de la production pourrait inverser cette tendance. En augmentant les volumes disponibles, les prix pour les consommateurs pourraient devenir plus compétitifs, rendant l’avocat plus accessible.
Entre la montée en puissance des origines européennes et les défis économiques qui s’annoncent, le marché de l’avocat navigue dans un équilibre délicat. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si cette transition pourra à la fois satisfaire les attentes des producteurs et répondre à une consommation en quête de prix attractifs et de qualité.