Le secteur de la production d’avocats au Maroc se prépare à une nouvelle saison exceptionnelle pour 2024/2025. En dépit des défis posés par la sécheresse persistante et la suspension des subventions à l’irrigation, les prévisions pour cette campagne sont prometteuses. Les producteurs s’attendent à atteindre entre 80 000 et 90 000 tonnes d’avocats, un chiffre qui dépasserait largement les 60 000 tonnes récoltées lors de la saison précédente, qui constituait déjà un record.

« Nous avons terminé la saison dernière avec 60 000 tonnes, ce qui constitue déjà un record, et nous prévoyons une production comprise entre 80 et 90 000 tonnes pour la prochaine campagne (2024/2025) », a déclaré Abdellah Elyamlahi, président du Morocco Avocado Association (MAVA). Ses propos, relayés par le média Rue20.com, témoignent de l’optimisme qui règne parmi les producteurs d’avocats dans le pays.

Malgré un contexte climatique globalement difficile au Maroc, caractérisé par des années de sécheresse et des ressources en eau de plus en plus limitées, les conditions météorologiques actuelles ont joué en faveur des avocatiers cette année. « Les températures et les vents n’ont pas eu d’impact significatif sur la production », a expliqué Elyamlahi, soulignant que les producteurs ont été relativement épargnés par les vents chauds du Chergui, qui sont connus pour causer des pertes importantes.

L’effet limité de ces vents chauds a permis aux cultures de mieux se développer, ouvrant la voie à une récolte abondante. La cueillette des avocats verts devrait débuter entre la semaine 38 et 39, soit entre le 16 et le 29 septembre, tandis que la variété Hass, plus tardive, sera prête à être récoltée entre le 21 et le 27 octobre, pendant la semaine 43.

Lire aussi : Les agriculteurs grecs misent sur les fruits exotiques face au changement climatique

Cette croissance soutenue de la production d’avocats au Maroc soulève cependant des questions sur la durabilité à long terme de ce secteur. La suspension des subventions à l’irrigation pourrait peser sur la rentabilité des exploitations, notamment alors que se pose de plus en plus la question de la gestion de l’eau. Les avocatiers, qui nécessitent une quantité importante d’eau, sont particulièrement vulnérables à ces changements dans les politiques de gestion des ressources hydriques.

Lire aussi : Les besoins en eau d’irrigation d’une culture

Pour les producteurs, le défi est de maintenir cette dynamique positive tout en s’adaptant à un environnement économique et écologique de plus en plus contraignant. Mais pour l’instant, la tendance est à l’optimisme, avec une campagne 2024/2025 qui s’annonce record en termes de production. Avec ces perspectives, le Maroc continue de consolider sa place sur le marché mondial de l’avocat, profitant de la demande croissante pour ce fruit aux multiples vertus nutritionnelles et culinaires.