Le barrage d’Agdez, inauguré en avril 2023, représente un espoir majeur pour la région de Zagora, située à une centaine de kilomètres au nord. Ce projet d’envergure, fruit d’un investissement de 1,2 milliard de dirhams, s’inscrit dans la stratégie nationale du Maroc visant à améliorer la gestion des ressources hydriques et à répondre aux défis environnementaux et économiques de la région Draa-Tafilalet.

S’étendant sur une superficie de 940 hectares et culminant à 130 mètres de hauteur, le barrage d’Agdez se distingue par sa capacité de stockage de 247 millions de mètres cubes d’eau. Cet ouvrage s’impose comme une solution cruciale pour pallier le déficit hydrique sévère qui menace la région, aggravé par six années consécutives de sécheresse. Selon Ajlali Mohamed, responsable du barrage au sein du Bassin hydraulique Draa-Oued Noun, cet ouvrage joue un rôle multifonctionnel en assurant non seulement l’approvisionnement en eau potable, mais aussi en protégeant la région des inondations et en générant de l’énergie hydroélectrique.

La station de traitement des eaux construite par l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) dans le cadre du Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI) 2020-2027 a permis, dès décembre 2023, de fournir une eau potable de qualité aux villes de Zagora, Agdez et Tamgrout. Cette station, d’une capacité initiale de 250 litres par seconde, pourra être étendue à 375 litres par seconde, pour répondre à la demande croissante jusqu’en 2040.

Le barrage d’Agdez n’est pas seulement une réponse technique au manque d’eau ; il est aussi un moteur de développement économique et social. En plus de sécuriser l’approvisionnement en eau des centres urbains et ruraux, il stimule le secteur agricole, vital pour la région, et freine l’exode rural en offrant de nouvelles opportunités d’emploi. La construction d’une route de 17 km reliant le barrage à la Route Nationale 9 facilite également l’accès à des sites touristiques naturels comme les cascades de Tizgui, renforçant ainsi l’attractivité de la région.

Les habitants de la province de Zagora expriment leur satisfaction quant à l’impact positif de cette infrastructure. Mohamed Doudou, un agriculteur de la commune de Mezguita, souligne l’importance vitale du barrage pour les activités agricoles et la préservation de la nappe phréatique, essentielle pour l’écosystème local.

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Face à un contexte national marqué par une baisse alarmante des réserves en eau, avec un taux de remplissage des barrages ne dépassant pas 28 % à l’échelle nationale, le barrage d’Agdez apparaît comme une réponse nécessaire mais non suffisante. La situation critique nécessite une mobilisation collective pour une gestion rationnelle de l’eau, une lutte contre les usages illicites, et la mise en œuvre de programmes d’urgence pour l’économie de cette ressource précieuse.

La réussite du barrage d’Agdez et des projets similaires dépendra de la capacité des autorités à renforcer les mécanismes de contrôle et à sensibiliser la population aux enjeux de l’eau. Le Maroc, fidèle aux Hautes Orientations Royales, continue ainsi de miser sur des infrastructures hydrauliques pour garantir un avenir durable aux régions les plus vulnérables du pays.