Le Maroc fait face à une crise hydrique sans précédent, marquée par six années consécutives de sécheresse qui ont gravement affecté les réserves en eau. Le taux de remplissage des barrages du pays a chuté en dessous du seuil critique de 30%, ce qui laisse présager une saison agricole 2024/2025 particulièrement difficile, notamment pour les périmètres irrigués.
Les autorités ont réagi en mettant en place des mesures drastiques pour économiser l’eau, tant en milieu urbain que rural selon un article du jour de fnh. Déjà, l’approvisionnement en eau des périmètres irrigués est suspendu, à l’exception des régions du Gharb et du Loukkos. Par ailleurs, la nappe phréatique, déjà fortement sollicitée, est sous haute surveillance, avec une interdiction stricte de forages de puits dans la plupart des régions.
L’agriculture, qui consomme plus de 85% des ressources en eau, est au cœur des préoccupations. Le Plan Maroc Vert (PMV), mis en place pour soutenir l’agriculture, a encouragé l’utilisation de techniques d’irrigation modernes afin d’améliorer la productivité. Cependant, cela a également conduit à une augmentation des cultures fortement consommatrices d’eau, en particulier celles destinées à l’exportation comme l’avocat, la pastèque et le melon. Ces cultures, bien que lucratives, sont aujourd’hui critiquées pour leur impact sur les ressources en eau.
« Avec le Plan Maroc Vert, les soutiens techniques et financiers alloués aux exploitations agricoles ont nettement augmenté. Pour améliorer la productivité et les rendements, les exploitants ont utilisé l’irrigation et les nouvelles techniques pour produire », explique Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome interrogé par la même source. Il souligne que la recherche de profits a conduit à l’introduction de cultures très consommatrices d’eau dans un pays où la ressource devient de plus en plus rare.
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Face à cette situation, il devient urgent de repenser le modèle agricole marocain. Le ministère de l’Agriculture a déjà lancé des initiatives dans ce sens, dans le cadre de la stratégie « Génération Green ». Parmi les mesures phares, on trouve le développement de cultures moins gourmandes en eau, comme le caroubier, l’amandier, et le figuier. Ces cultures, mieux adaptées au climat aride du Maroc, nécessitent beaucoup moins d’eau pour se développer. Par exemple, le caroubier demande entre 250 et 500 mm d’eau par an, contre 1.200 à 1.600 mm pour l’avocatier précise la même source.
Le gouvernement a également fixé des objectifs ambitieux pour augmenter les superficies dédiées à ces cultures alternatives. Il est prévu d’atteindre 100.000 hectares de caroubiers, tandis que la superficie des amandiers devrait dépasser les 250.000 hectares, contre 190.000 hectares actuellement toujours selon fnh. Le figuier, dont la culture est historiquement ancrée au Maroc, est également promis à un bel avenir avec une extension prévue des surfaces cultivées.