La culture du pacanier pour diversifier la production de fruits secs au Maroc.

La culture du pacanier  est peu courante au Maroc. Seulement 80 ha sont dédiées à cette  culture, pourtant, elle présente beaucoup de potentialités. Sa conduite est relativement facile. Elle se caractérise en plus par une forte vigueur et une tolérance à la salinité et à la présence du calcaire dans le sol. Ses fruits, les noix de pécan, sont également très appréciés aussi bien pour leur qualité gustative que pour leur valeur nutritionnelle. 

Au Maroc, la majorité de ces plantations sont du domaine de l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA). Elles  produisent 70 tonnes de noix non décortiquées par an. Elles ont été introduites au jardin d’essai de l’INRA à Rabat dès 1916.

Le nom scientifique du pacanier est Carya illinoensis. Cette espèce a montré une bonne adaptation en vergers de comportement installés dans les différents domaines expérimentaux d’Aïn taoujdate et d’Ahl Souss.

Sa culture est importante aux États-Unis où l’on compte des centaines de variétés. Les grands états producteurs de noix de pécan sont le Texas, la Géorgie, l’Alabama, la Louisiane et l’Oklahoma.

C’est un arbre vigoureux dont les dimensions de la frondaison peuvent atteindre 15 à 20 m de haut et 10 à 20 m de diamètre. Sa fleur est unisexuée ou monoïque. Les chatons mâles sont portés par les rameaux de l’année précédente et les fleurs femelles naissent sur les rachis, à l’extrémité de la pousse printanière (fructification terminale).

Le fruit, noix de pécan, est très apprécié notamment dans la pâtisserie pour ses noix de haute qualité. Il est également riche en acides gras insaturés et en antioxydants bénéfiques pour la santé.

Exigences édapho-climatique du pacanier

Le pacanier s’adapte bien aux sols profonds agrilo-calcaires ou silico-calcaires.
Il consomme beaucoup d’eau et peut être irrigué même à l’eau saumâtre à des concentrations de sel pouvant aller jusqu’à 3 g de sel par litre. Installé au bord des cours d’eau, l’arbre manifeste une meilleure croissance et une très bonne fructification.

Variétés

MAHAN

C’est la variété la plus recommandée pour la création d’un verger commercial. Elle a aussi donné les meilleurs résultats à l’INRA. Elle est originaire d’Attala County-Missisipi (USA). Sa vigueur est moyenne à élevée. Elle présente un feuillage dense et épais avec de grandes folioles. Le fruit est de gros calibre de 42 mm de long avec un poids moyen de 7 à 8 g/noix. Il donne un rendement au concassage de 55%. Sa coque est fine avec une extraction facile du cerneau.

ELISABETH

Cette variété est vigoureuse avec un feuillage moins important que Mahan. Son fruit est moins long, de 36 mm, avec un poids moyen de 8 g. Sa coque est épaisse et dure avec un concassage relativement difficile.

Multiplication par semis greffage

Le semis greffage est le mode de multiplication le plus adapté pour le pacanier. Cette technique permet de reproduire authentiquement la variété en pépinière.

La stratification des noix s’effectue en décembre et le semis s’effectue deux à trois mois après.

La distance de repiquage est de 40 à 50 cm sur la ligne et 0,8 à 1 m entre les lignes.

Le greffage s’effectue ensuite la deuxième année, dès le mois de septembre, en flûte et en placage sur les plants vigoureux. En mars-avril, le greffage à œil poussant peut être pratiqué si la première greffe n’a pas réussie, le greffage du pacanier étant assez difficile. Les greffons sont prélevés sur la partie médiane de la pousse printanière des rameaux de l’année précédente.

Le scion peut être planté deux années après le greffage. Il faut veiller à réaliser un arrachage minutieux afin de préserver le pivot en entier en vue de garantir la reprise à la transplantation.

Plantation

Les plants de  pacanier sont très vigoureux et exigeants en lumière. Leur plantation nécessite des écartements de l’ordre 9 x 10 à 8 x 9.

Il faut aussi prévoir des trous profonds de 1,5 m pour enterrer le long pivot du plant.

Une fumure de fond est à apporter et doit être préalablement ajustée à la composition du sol en effectuant les analyses du sol.

Fertilisation

La croissance végétative du pacanier passe par deux périodes d’intense activité, l’une au printemps et l’autre en automne.

Il est recommandé d’appliquer la fumure phosphopotassique juste après la récolte et de l’enfouir dans le sol si l’irrigation est à la raie.

La fumure azotée est à fractionner en deux apports. Le premier s’effectue au stade débourrement alors que le deuxième se fera en été (août).

Il est à noter que le pacanier est sensible aux carences en zinc qui se manifestent par une formation de rosettes à l’extrémité des pousses végétatives. Des pulvérisations foliaires sont alors nécessaires pour corriger ces carences.

La conduite du pacanier est relativement facile si l’horticulteur arrive à avoir des plants greffés garantissant l’authenticité variétale pour une plantation réussie.

Ces espèces contribuent à diversifier la production de fruits secs au niveau national d’autant plus que le marché est loin d’être saturé.