L’avocat, ce fruit populaire et adoré dans le monde entier pour ses bienfaits pour la santé et sa polyvalence culinaire, a une histoire riche qui remonte à des millénaires. Alors que l’industrie moderne de l’avocat est devenue un moteur économique mondial, la domestication de ce superaliment remonte à des milliers d’années, offrant des leçons précieuses pour faire face aux défis du changement climatique.

Les origines anciennes de la culture de l’avocat

Des recherches récentes menées par les anthropologues Amber VanDerwarker et Doug Kennett de l’Université de Californie à Santa Barbara ont permis de comprendre l’histoire de la domestication de l’avocat. Leur étude, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, montre que les agriculteurs indigènes d’Amérique centrale cultivaient déjà des avocats sauvages il y a environ 11 000 ans. Ces premiers cultivateurs sélectionnaient intentionnellement des fruits plus gros et à la peau plus épaisse, rendant ainsi les avocats plus productifs et plus faciles à transporter.

L’un des résultats les plus surprenants de l’étude est que les habitants de la région d’El Gigante, dans l’ouest du Honduras, avaient domestiqué les avocats bien avant l’arrivée du maïs. Cette découverte bouleverse notre compréhension de l’agriculture mésoaméricaine, traditionnellement vue comme étant transformée par l’introduction du maïs. Les anciens Honduriens étaient déjà des agriculteurs engagés dans la culture des arbres lorsque le maïs est arrivé.

Leçons pour le climat actuel et futur

L’étude souligne des implications importantes pour la biodiversité et l’adaptation des cultures au changement climatique. Aujourd’hui, environ 90 % de l’industrie de l’avocat est dominée par une seule variété : l’avocat Hass. Cette monoculture présente des risques en termes de vulnérabilité aux maladies et aux conditions climatiques imprévisibles.

Les chercheurs suggèrent que le développement de nouvelles variétés d’avocats, en utilisant la sélection de semences à partir des populations sauvages restantes au Mexique et en Amérique centrale, pourrait offrir une meilleure adaptation aux paysages changeants que la propagation clonale seule. Cette diversité génétique préservée pourrait être la clé pour rendre les avocatiers plus résistants aux maladies et aux mégasécheresses potentielles à venir.