La Communauté valencienne, l’un des poumons agricoles de l’Espagne, vit l’une des pires crises de son histoire récente en raison du passage dévastateur du phénomène météorologique DANA (Dépression Isolée en Altitude). Ses pluies torrentielles et ses crues soudaines ont ravagé l’ensemble du territoire, causant des pertes humaines et laissant un paysage agricole en ruines.

Les agriculteurs de la région sont en état de choc. Selon l’organisation COAG (Coordination des Organisations d’Agriculteurs et d’Éleveurs), les dommages sont « inestimables à l’heure actuelle ». Les récoltes de kakis, d’olives et de légumes ont été particulièrement touchées, avec des pertes estimées à 100 % dans les zones les plus affectées. Les variétés précoces qui avaient déjà été récoltées sont les seules à avoir échappé à la destruction. Manuel Alcaide, coordinateur du COAG, souligne que les avocats et les agrumes subissent également des dégâts considérables, notamment là où les arbres chargés de fruits sont menacés par la poursuite des intempéries.

La situation pourrait empirer dans les prochains jours alors que de nouvelles précipitations sont prévues. « Les racines des arbres asphyxiées par l’eau entraîneront des pertes de récoltes supplémentaires, sans compter les dégâts aux infrastructures agricoles comme les treillis et les systèmes d’irrigation », déclare le COAG dans des propos repris par différentes sources locales.

Outre les kakis et les olives, les avocatiers et les orangers figurent parmi les cultures les plus durement touchées. Selon Alcaide, certaines exploitations pourraient voir jusqu’à 100 % de leur production perdue. La récolte des mandarines et des oranges, en cours au moment du désastre, a été compromise, réduisant considérablement les perspectives de rendement pour la campagne en cours.

Dans les zones intérieures, la force des eaux a également dévasté des vignobles, anéantissant des plants déjà fragilisés par l’une des sécheresses les plus intenses de l’histoire récente. « Ces vignes venaient tout juste de survivre à un déficit hydrique majeur, et elles ont été arrachées par milliers », rappelle l’organisation agricole Asaja.

Certaines régions de la Communauté valencienne ont été particulièrement touchées par DANA, notamment La Plana de Utiel, Hoya de Buñol, Ribera Alta, Ribera Baja, Horta Oest et Horta Sud. Les dégâts y sont à la fois agricoles et urbains, avec des pertes matérielles massives dans les villes et villages. La COAG qualifie la situation de « catastrophe aux dégâts incalculables » et souligne qu’il est encore trop tôt pour établir un bilan précis.

Les associations agricoles ont exprimé leur solidarité envers les familles des victimes et les personnes touchées, tout en alertant sur la gravité de la situation. Elles demandent un soutien immédiat des administrations étatiques, régionales et locales et la déclaration des zones sinistrées comme zones catastrophiques.

Concernant le secteur de l’élevage, Asaja met en garde contre des « problèmes graves » à venir pour l’alimentation et l’abreuvement des animaux, ainsi que le risque de mortalité du bétail. Dans un tel cas, le retrait rapide des carcasses sera crucial pour éviter des problèmes sanitaires.

Alors que les dégâts continuent de se manifester jour après jour, la Communauté valencienne se prépare à des semaines difficiles, entre évaluation des pertes et réhabilitation des infrastructures. Le spectre de DANA laisse entrevoir un avenir incertain pour des milliers de familles dépendant de l’agriculture, désormais confrontées à l’immense défi de reconstruire.