Alors que la saison des légumes à Almeria approche de son terme, les températures en baisse marquent la fin d’une année marquée par des conditions météorologiques extrêmes et des défis sans précédent pour les producteurs. Parmi eux, les producteurs de poivrons envisagent des choix drastiques pour la prochaine saison, face aux multiples contraintes rencontrées.

Le mois de novembre a été inhabituellement chaud dans la province, comme l’a confirmé le service météorologique national espagnol. Cette chaleur anormale a provoqué une augmentation des prix de certaines cultures, notamment l’aubergine, qui dépasse désormais les 2 euros le kilo à la source. Dimitri Calabrese, de l’entreprise Hortoverde, explique : « L’aubergine est particulièrement sensible aux changements de température. Le froid ralentit considérablement la récolte, tandis que les périodes nuageuses entraînent la chute des fleurs, réduisant l’offre disponible. Ces variations se traduisent par des hausses de prix récurrentes tout au long de l’année. »

Cependant, ces hausses de prix, bien que bénéfiques en apparence, freinent souvent la consommation lorsque les coûts atteignent des niveaux prohibitifs pour les consommateurs finaux.

Pour les producteurs de poivrons, un ennemi persistant complique leur activité : le Thrips parvispinus. Ce ravageur, déjà problématique lors des précédentes campagnes, a sévèrement touché les récoltes cette année. Les dommages qu’il inflige aux fruits, notamment des taches sombres et rugueuses, rendent les poivrons invendables pour le marché du frais.

« Même pour notre ligne de produits de seconde catégorie, les poivrons affectés ne sont pas acceptés. Nous sommes donc contraints de les rediriger vers l’industrie, à des prix nettement inférieurs à ceux du marché frais », déplore Dimitri.

Face à ce fléau, certains producteurs envisagent de ne plus cultiver de poivrons. La baisse récente des températures pourrait diminuer les populations de thrips, mais le Réseau Andalou d’Alertes Phytosanitaires (RAIF) indique que leur incidence demeure supérieure aux saisons passées, nécessitant parfois l’arrachage total des parcelles.

En octobre dernier, des épisodes de grêle ont frappé El Ejido, causant des dégâts considérables sur plusieurs cultures, dont le poivron. Cette situation, combinée à l’impact du Thrips parvispinus, pousse certains producteurs à reconsidérer leur stratégie pour la prochaine saison.

« La grêle, ajoutée aux infestations de thrips, amène de nombreux agriculteurs à envisager l’abandon des poivrons pour se tourner vers d’autres cultures, comme la pastèque, qui pourrait être plantée au bon moment », précise Dimitri.

Source : freshplaza