À l’approche du Ramadan 2025, prévu pour le mois de mars, les exportateurs de dattes tunisiens se préparent à répondre à une demande accrue, dans un contexte marqué par une baisse significative de la production. Ghazi Rouissi, PDG de la Maison des dattes, revient sur les défis particuliers que traverse le secteur cette année.

Ghazi Rouissi souligne une année délicate pour la production de dattes en Tunisie. Les conditions climatiques, marquées par de fortes pluies entre août et novembre, ont fortement impacté la récolte. « Les pluies d’août, survenues juste avant la récolte, ont causé des dégâts considérables, entraînant des fermentations et des infestations plus fréquentes que d’habitude », explique-t-il. Ces intempéries, combinées à des variations de température, ont non seulement réduit les volumes de production de 30 à 40 %, mais ont également compliqué le tri des fruits de qualité.

« Les coûts de production ont également grimpé, car il faut davantage d’efforts pour éliminer les dattes affectées par des problèmes non visibles à l’œil nu », précise Ghazi Rouissi.

Face à cette situation, la Maison des dattes a décidé de donner la priorité au marché marocain pour ce Ramadan. « Nous ne pourrons pas satisfaire toutes les commandes ni répondre pleinement à nos engagements envers nos clients », reconnaît le PDG. Néanmoins, le choix du Maroc s’impose naturellement pour plusieurs raisons.

« Le marché marocain est flexible et stable depuis longtemps. C’est aussi un marché historique pour les commerçants tunisiens, renforcé par des liens humains qui dépassent le simple cadre commercial », explique Ghazi Rouissi. Lors d’une visite au marché aux dattes de Derb Milan à Casablanca en décembre, il a constaté une demande soutenue pour les dattes tunisiennes, malgré des prix jugés peu attractifs.

En revanche, les exportations vers l’Europe et les Amériques seront réduites, les volumes disponibles ne permettant pas de couvrir tous les débouchés traditionnels.

Pour cette saison, les prix des dattes tunisiennes devraient augmenter de 10 à 15 % par rapport à l’année précédente, principalement en raison des pertes de volumes et de l’envolée des coûts de production. Cependant, cette hausse reste insuffisante pour compenser les pertes subies par les producteurs.

« Bien que les prix augmentent, ils ne couvrent pas entièrement nos pertes. Nous espérons une meilleure valorisation à l’avenir », conclut Ghazi Rouissi.

Source : Freshplaza