Les solutions techniques et de financement visant à assurer une gestion durable de l’eau agricole ont été cœur des discussions, mardi à Meknès, lors d’un panel organisé en marge de l’édition 2025 du Salon international de l’Agriculture au Maroc (SIAM).

Ce panel, tenu dans le cadre d’une conférence internationale de Haut niveau, a permis de jeter la lumière sur plusieurs sujets, dont les défis et les perspectives des agricultures irriguées au Maroc, la situation hydrique, l’allocation de l’eau pour l’agriculture, ainsi que les évolutions récentes et innovations technologiques en matière de dessalement de l’eau de mer.

Intervenant à cette occasion, le directeur général de l’Ingénierie hydraulique au ministère de l’Équipement et de l’Eau, Abdelaziz Zerouali, a rappelé que le Maroc subit depuis plusieurs années les effets du changement climatique, ce qui a causé une baisse significative des ressources hydriques et du niveau des barrages.

Cette situation, a-t-il poursuivi, a nécessité la mise en œuvre de mesures exceptionnelles, passant en revue des solutions visant à minimiser les effets du changement climatique, en particulier le recours au dessalement de l’eau de mer et la révision des politiques d’adaptation, à travers une gestion intégrée des ressources en eau.

Pour sa part, le directeur de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole au ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Zakaria El Yacoubi, a indiqué que l’agriculture a absorbé la majeure partie des déficits hydriques ces dernières années, avec des répercussions à la fois techniques, sociales et économiques.

Pour lui, la gestion de l’eau en agriculture est une équation complexe nécessitant une priorisation autour d’une série d’axes.

Il s’agit de l’autosuffisance alimentaire, des cultures à haute valeur ajoutée, de la création des emplois, de l’amélioration des revenus des agriculteurs et des cultures qui contribuent au renforcement de la balance commerciale, a détaillé M. El Yacoubi.

Quant à Hassan Lamrani, consultant senior en irrigation, il a mis l’accent sur les défis auxquels est confrontée l’agriculture irriguée, notamment la raréfaction des ressources et la baisse des apports en barrages.

Il a, à cet égard, préconisé une optimisation de l’usage de l’eau disponible, l’adoption de cultures adaptées au climat et le développement du dessalement pour fournir de l’eau potable.

M. Lamrani a aussi jugé nécessaire le développement de mécanismes juridiques et techniques pour limiter l’exploitation excessive des eaux souterraines, ainsi que la promotion de programmes visant à réhabiliter les anciens réseaux d’irrigation.

De son côté, Abdelaziz Boughriba, expert en dessalement, a dressé un état des lieux des technologies disponibles, relevant que malgré son potentiel, le dessalement demeure coûteux, tant en investissement qu’en consommation énergétique.

Cependant, il a souligné les avancées technologiques constantes, notamment l’intégration des énergies renouvelables, l’usage de nouveaux matériaux pour les membranes de dessalement et la combinaison de procédés pour améliorer l’efficacité et réduire la salinité des rejets.

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le SIAM 2025, qui connait la participation de 1.500 exposants venus de 70 pays, est initié sous le thème “Agriculture et monde rural : l’eau au cœur du développement durable”.

Véritable carrefour des politiques agricoles, ce salon constitue un temps fort pour promouvoir les échanges, consolider les partenariats internationaux et mettre en lumière les réponses concrètes aux défis auxquels le secteur agricole est confronté.

MAP