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Trois questions à Jérôme Despey, président du SIA à l’occasion de la participation de la France comme invitée d’honneur au SIAM de Meknès.
La France prendra part au Salon international de l’Agriculture au Maroc (SIAM) comme invitée d’honneur. La délégation française sera conduite par le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad. Elle comprendra des décideurs et des professionnels du secteur, dont une délégation du Salon International de l’Agriculture (SIA).
Dans trois questions à la MAP, Jérôme Despey, président du SIA où le Royaume a été invité d’honneur (Paris : 24 février-3 mars) explique la symbolique et les enjeux de la participation française à la 17ème édition du SIAM et les perspectives de coopération entre les deux salons.
Question: Une délégation du SIA se rendra à Meknès à l’occasion du SIAM. Que représente pour vous cette participation ?
Réponse : La participation du Salon International de l’Agriculture français au SIAM de Meknès est un signal fort. Après avoir mis à l’honneur le Maroc lors du dernier SIA à Paris, une première historique, il était naturel de prolonger cette dynamique sur le terrain, au cœur du plus grand salon agricole d’Afrique.
Le SIA s’affirme ici comme un catalyseur de coopérations internationales. À travers cette délégation, nous poursuivons notre mission : faire dialoguer les agricultures, valoriser les filières d’excellence et renforcer la diplomatie agricole.
Cette diplomatie agricole, ou “diplomatie verte”, est l’occasion de se dire les choses, de partager ce qui va bien comme ce qui peut mieux aller, avec un seul objectif : coopérer et trouver des solutions gagnantes.
Le SIA est un lieu d’engagement, et cette présence à Meknès en est une belle illustration.
Question : Quelles sont les perspectives de coopération entre les deux salons dans leur quête d’ouverture à international ?
Réponse : Depuis que je préside le SIA, j’ai souhaité lui donner une vraie dimension internationale. Le lien noué avec le SIAM s’inscrit pleinement dans cette ambition.
Disons-le franchement : nous voulons désormais un pays à l’honneur chaque année, et une zone “affaires” dans notre salon pour permettre la signature de contrats concrets.
Le partenariat lancé avec le Maroc autour de l’AgriTech en est un bel exemple, avec des premières réalisations déjà visibles à Meknès.
Le fait que le Maroc ait été le premier pays à l’honneur crée une relation singulière et durable.
Et pourquoi pas demain, accueillir des présentations animales venues d’ailleurs ? Ce serait un geste symbolique, positif, à l’image de ce lien de confiance. Et nous n’imaginerions pas faire cela sans associer le Maroc.
J’ai eu un long échange avec le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, dont le volontarisme agricole est un vrai gage d’avenir.
Question : Le SIAM se tient sous la thématique de l’eau, un défi que relève également la France dans le contexte des changements climatiques. Quel message pourriez-vous livrer à ce sujet ?
Réponse : Soyons clairs : l’eau est devenue un enjeu majeur pour nos agricultures. C’est à la fois un bien commun à préserver, un levier d’innovation, et l’un des défis les plus pressants auxquels nous faisons face.
La France, longtemps épargnée, est aujourd’hui pleinement concernée. Le Maroc, confronté plus tôt à ce défi, a développé une véritable expertise en matière de gestion de la ressource.
Le thème choisi par le SIAM fait écho aux préoccupations que nous portons également au SIA. Partageons nos expériences, aidons-nous mutuellement. C’est par ce dialogue que nous ferons émerger une agriculture plus sobre, plus résiliente, et plus durable.
