Alors que le Maroc entre dans la période de production des melons, les agriculteurs des principales régions productrices, comme le Souss-Massa, Marrakech et Dakhla, se préparent à une campagne qui s’annonce prometteuse mais non sans défis. 

Une production stratégique pour l’exportation

Le melon marocain, notamment les variétés Charentais et Galia, est un produit phare des exportations agricoles.

En 2023, le Maroc a exporté environ 57 000 tonnes de melons, consolidant sa position parmi les principaux fournisseurs européens. Cette année, les producteurs espèrent maintenir ces performances, malgré des conditions climatiques parfois imprévisibles.

Les premières récoltes, issues des régions précoces comme Dakhla, ont déjà commencé à arriver sur les marchés internationaux. Ces melons, cultivés sous serre ou en plein champ, bénéficient d’une demande soutenue en Europe, où le Maroc se positionne comme un fournisseur clé en début de saison, avant l’arrivée massive des melons espagnols. Cependant, selon des rapports récents, la demande en melons dépasse largement l’offre actuelle, ce qui pourrait offrir une opportunité économique significative pour les producteurs marocains.

Des défis climatiques et techniques

Cependant, la campagne 2025 débute dans un contexte marqué par des défis climatiques. Les températures fluctuantes enregistrées ces dernières semaines ont ralenti la croissance des plants dans certaines régions, entraînant des retards dans les premières récoltes. À cela s’ajoutent des problèmes phytosanitaires, comme le mildiou et l’oïdium, qui nécessitent une vigilance accrue de la part des agriculteurs.

Pour faire face à ces obstacles, les producteurs misent sur des pratiques agricoles modernes, telles que l’irrigation goutte-à-goutte et la fertigation, qui permettent d’optimiser les rendements tout en économisant les ressources en eau. Ces techniques, largement adoptées dans le Souss-Massa, sont essentielles pour garantir une production de qualité.

Un marché local et international en attente

Sur le marché local, le melon reste un fruit très apprécié des consommateurs marocains, notamment pendant le Ramadan, où il est souvent consommé en dessert. Les agriculteurs espèrent répondre à cette demande tout en maintenant des volumes suffisants pour l’exportation.

À l’international, les prix du melon marocain sont actuellement compétitifs, offrant une opportunité pour les producteurs de maximiser leurs revenus. Cependant, la concurrence des autres pays exportateurs, comme l’Espagne et l’Italie, reste un défi à surmonter, notamment à partir de mai, lorsque leurs productions atteignent les marchés européens. La forte demande actuelle, qui dépasse l’offre disponible, pourrait néanmoins permettre aux producteurs marocains de tirer parti de cette situation favorable.