Conseils pour bien régler sa moissonneuse batteuse.
Comme pour tous les outils d’aide au travail agricole, il est indispensable d’effectuer les bons réglages sur la moissonneuse batteuse afin d’assurer un rendement et une efficacité maximaux.
Le bon réglage de la moissonneuse batteuse est primordial dans les grandes cultures. Dans le cas contraire, des pertes allant jusqu’à 10% peuvent être engendrées !
La première étape est de bien choisir son engin. Pour cela, il vaut mieux être attentif à l’année de fabrication plutôt qu’au modèle. En effet, certains modèles étaient très efficaces mais leurs homologues des années suivantes peuvent ne pas l’être du tout. Depuis 15 ans, l’exigence envers les batteuses ne cesse de croître. Pour optimiser leur utilisation et surtout vos rendements, il faut apprendre à bien régler votre machine, le but étant de limiter la casse de grain ou la perte.
La vis d’alimentation
La vis d’alimentation est un point clef dans le réglage de la moissonneuse batteuse. En théorie, il faudrait pointer une vitesse de 5 m/s, soit 18 km/h plutôt que les 7 m/s (25 km/h) souvent utilisés. En effet, lorsque la vis d’alimentation va trop vite, le flux de paille est concentré sur le centre de la moissonneuse, l’égrenage, le phénomène de bourrage et l’enroulement autour de la vis d’alimentation augmentent.
Ensuite, il faut prêter attention aux spires de la vis d’alimentation. Elles doivent être adaptées à la largeur du convoyeur et surtout pas trop longues. La vitesse des rabatteurs doit être 2 à 3% supérieure à celle de la vis d’alimentation et ses doigts doivent rester à la verticale. Les mauvais réglages de la vis engendreront une concentration du flux de paille sur le centre de l’engin. A terme, la machine s’usera prématurément surtout dans le cas des batteuses conventionnelles.
Notez que lorsque les épis sont au sol, comme par exemple dans le cas d’escourgeon, vous ne pourrez pas les récupérer et ce, quelques soient les réglages ! Notez également que si vos parcelles sont vierges de cailloux et pierres, vous pouvez mettre une plaque de tôle sur le bac à pierre afin de limiter le bourrage.
Le batteur
Pour les céréales, le batteur doit être réglé sur une vitesse d’environ 800 tours (T)/minute. En fin de journée, elle peut montée jusqu’à 1 000 T/minute. La vitesse périphérique doit être de 25 m/s. Pour le colza et les protéagineux, la valeur idéale se situe entre 350 et 400 T/minute. La vitesse périphérique doit être entre 8 et 12 m/s.
Le battage peut être amélioré grâce aux barres d’alourdissement qui multiplient par 3 le poids du batteur et par 9 son inertie. Si vous utilisez cette méthode, vous pouvez baisser d’une centaine de T/minute la vitesse et ainsi consommer moins de carburant.
Le contre-batteur
Le contre-batteur permet de faire circuler la paille. Plus il y a de contrebattes et plus elles sont agressives, mieux c’est. La distance idéale entre le batteur et le contre-batteur est :
- A l’entrée (L) : de la taille du diamètre de l’épi,
- A la sortie (l) : de la taille du diamètre du grain, pour ne laisser passer que les grains.
L’espacement entre batteur et contre-batteur est généralement de :
Type de céréales | Sortie : l (en mm) | Entrée : L (en mm) |
Blé | 7 | 14 |
Orge de printemps | 6 | 12 |
Orge d’hiver | 8 | 16 |
Colza | 20 | 40 |
Les grilles
Les grilles du séparateur exécutent le triage qui permet de récupérer le peu de graines qui ne sont pas passées dans le contre-batteur.
La prégrille doit être fermée pour le battage des oléo-protéagineux et ouverte de seulement 3 mm pour les céréales.
La grille supérieure doit être à peine entre ouverte. En effet, son rôle est de trier, pas de récupérer les grains non battus. Si il y a trop d’imbattus, cela signifie qu’il y a un problème au niveau du battage.
La grille inférieure doit toujours être légèrement plus fermée que la grille supérieure car elle sert à affiner le triage. Si ce qui monte dans la trémie n’est pas satisfaisant, c’est, là encore, qu’il y a un problème au niveau du battage.
Conseils
L’utilisation d’une extension de barre de coupe à colza permet de récolter la quasi-totalité des graines. Cette extension améliore la vitesse du travail de près de 30% et augmente le rendement jusqu’à 3 q/ha.
Il est préférable de réduire un peu la vitesse d’avancement pour éviter la casse des graines. En effet, il est souvent préférable de perdre un peu de temps qu’une partie de son rendement.