L’Agence pour le développement agricole (ADA) vient de lancer une nouvelle initiative dans le cadre du partenariat public-privé, visant à stimuler le développement du secteur agricole marocain. Plus de 5.200 hectares de terres agricoles appartenant au domaine privé de l’État sont ainsi proposés en location, offrant une opportunité importante pour les investisseurs. Réparties sur neuf régions du Royaume, ces terres sont destinées à des projets agricoles diversifiés, allant des plantations arboricoles et viticoles à l’élevage et aux cultures annuelles.
Cette opération s’inscrit dans la Stratégie Génération Green (2020-2030), une feuille de route ambitieuse pour dynamiser le secteur agricole tout en renforçant l’emploi en milieu rural. Les investisseurs intéressés pourront ainsi bénéficier de conventions de partenariat avec l’État d’une durée pouvant aller jusqu’à 40 ans, selon la nature des projets. Ces conventions offrent un cadre juridique stable et attractif pour les porteurs de projets agricoles à long terme.
Les 5.249,32 hectares de terres agricoles sont répartis sur plusieurs régions du pays, dont Casablanca-Settat (1.158,57 ha), Marrakech-Safi (675,46 ha), et Draâ-Tafilalet (1.006,37 ha), ainsi que d’autres régions telles que Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès et l’Oriental, selon Hespress. Cette répartition vise à stimuler le développement agricole de manière équitable à travers tout le territoire marocain.
Le processus d’attribution des terres est encadré par un appel à candidature lancé par l’ADA. Les investisseurs potentiels ont jusqu’au 30 septembre pour soumettre leurs propositions, dans le cadre de 96 projets agricoles sélectionnés. Le processus de sélection est piloté par une Commission interministérielle composée de plusieurs institutions clés, dont la Direction des affaires rurales relevant du ministère de l’Intérieur, la Direction des domaines de l’État, ainsi que l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations.
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Ce modèle de partenariat public-privé, déjà éprouvé dans plusieurs secteurs au Maroc, s’adapte ici aux spécificités de l’agriculture en offrant des baux à long terme. Pour les projets impliquant des plantations d’arbres ou des infrastructures agro-industrielles, la durée des contrats peut s’étendre jusqu’à 40 ans. Les projets d’élevage bénéficient de baux de 25 ans, tandis que ceux intégrant des unités de transformation comme des abattoirs ou des ateliers de découpe peuvent également être prolongés à 40 ans. Enfin, pour les cultures annuelles, la durée des contrats est fixée à 17 ans.
Cette initiative témoigne de la volonté du gouvernement marocain d’encourager l’investissement dans le secteur agricole tout en favorisant la durabilité. Le partenariat public-privé pour les terres agricoles s’aligne ainsi sur les grandes orientations de la Stratégie Génération Green, avec pour objectif de renforcer la pérennité du développement agricole tout en créant des emplois dans les zones rurales. Cette stratégie vise non seulement à accroître la production agricole nationale, mais également à répondre aux enjeux sociaux et économiques en améliorant les conditions de vie des populations rurales.
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Le succès de cette opération pourrait constituer un levier important pour l’avenir du secteur agricole au Maroc, en offrant des opportunités d’investissement tout en contribuant à la modernisation et à la diversification des activités agricoles dans les différentes régions du Royaume.