À l’approche de la saison estivale, la demande pour les fruits marocains sur le marché européen reste très forte, en particulier pour les melons. Toutefois, cette année, la production marocaine est frappée par une sécheresse sévère, réduisant les rendements.
Selon le portail spécialisé FreshPlaza, les superficies de plantations de melons au Maroc ont augmenté de 90 hectares cette année, atteignant un total de 1.450 hectares. Cependant, les rendements par hectare restent plus faibles, oscillant entre 15 et 18 tonnes, ce qui entraîne une baisse globale des tonnages récoltés.
L’Association Interprofessionnelle du Melon (AIM) a indiqué que 70 % de la récolte de melons marocains a déjà été réalisée. Le grand pic est passé, il en reste encore 30 % pour Marrakech et tout Kénitra a précisé à la même source, un représentant de l’association.
Le Maroc n’est pas seul à subir les effets de la sécheresse. De l’autre côté du détroit de Gibraltar, l’Espagne connaît une érosion continue de ses superficies agricoles dédiées aux melons. En trois ans, le pays a perdu 40 % de sa surface consacrée à cette culture. Pour l’année 2024, la superficie totale est estimée à 2.750 hectares, soit une diminution de 380 hectares par rapport à l’année précédente.
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Les régions espagnoles de Murcie et d’Alicante sont particulièrement touchées, avec une perte de 50 % de leur superficie en quatre ans, totalisant seulement 2.000 hectares cette année, et une diminution de 200 hectares pour cette saison.
Cette tendance à la baisse est « multifactorielle », souligne la même source, citant la pression sur le foncier, l’accès limité à l’eau, des réglementations environnementales plus strictes dans les zones côtières, et une augmentation significative des coûts de production.
La filière melon au Maroc et en Espagne est à un tournant déclare Myriam Martineau, productrice et présidente de l’AIM. Elle met en avant le manque d’eau, ajoutant que cette culture, épuise les nappes phréatiques et les ressources naturelles.