Le 2 avril 2025, Donald Trump a annoncé une nouvelle série de droits de douane visant à rééquilibrer les échanges commerciaux des États-Unis avec leurs partenaires internationaux. Parmi les mesures dévoilées, un droit de douane plancher de 10 % s’appliquera à toutes les importations, y compris celles en provenance du Maroc.
Bien que ce taux soit relativement faible comparé aux surtaxes imposées à d’autres pays, comme la Chine (34 %) ou l’Union européenne (20 %), il pourrait avoir des répercussions sur le secteur agricole et agroalimentaire marocain, un pilier de l’économie nationale.
Un secteur stratégique gagnant-gagnant
Le Maroc, dont l’agriculture représente près de 10 à 20 % du PIB selon les années, exporte une large gamme de produits agricoles et agroalimentaires vers les États-Unis. Les agrumes, les fruits et légumes frais, ainsi que les produits transformés comme les conserves et les jus, figurent parmi les principales marchandises concernées. Ces exportations, déjà soumises à des normes sanitaires strictes, devront désormais composer avec une hausse des coûts liée aux nouveaux droits de douane.
Pour les producteurs marocains, cette mesure pourrait réduire la compétitivité de leurs produits sur le marché américain. Les marges, souvent étroites, risquent d’être comprimées, obligeant certains acteurs à revoir leurs stratégies commerciales.
Voici un tableau récapitulatif de la balance commerciale agricole entre le Maroc et les États-Unis :
Année | Exportations marocaines vers les États-Unis | Importations marocaines depuis les États-Unis | Produits clés exportés | Produits clés importés |
---|---|---|---|---|
2020 | 477,06 millions USD | 564,34 millions USD | Agrumes, tomates, olives | Céréales, produits laitiers |
2021 | 564,34 millions USD | 603,43 millions USD | Fruits rouges, huile d’olive | Maïs, soja, fruits à coque |
2022 | 439 millions USD | 610,17 millions USD | Agrumes, produits halieutiques | Farine de soja, drêches de distillerie |
2023 | Données en cours de mise à jour | 610,17 millions USD | Agrumes, produits transformés | Maïs, produits laitiers |
Sources : AgriMaroc.ma USDA AgenceEcofin Hespress
Comparaison des exportations agricoles marocaines vers les États-Unis et l’Union européenne
Pour autant, l’impact de ces nouvelles taxes américaines reste à nuancer. En effet le Maroc, grâce à sa position géographique stratégique et à la diversité de ses productions agricoles, entretient des relations commerciales importantes avec les États-Unis mais aussi d’autres acteurs comme l’Union européenne (UE). Cependant, les volumes exportés vers ces deux marchés diffèrent considérablement, reflétant des priorités économiques et des partenariats historiques.
Voici un tableau récapitulatif comparant les exportations vers les États-Unis et l’Union européenne :
Année | Exportations agricoles vers les États-Unis | Exportations agricoles vers l’Union européenne | Produits clés exportés |
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2020 | 477,06 millions USD | 3,75 milliards USD | Agrumes, tomates, olives |
2021 | 564,34 millions USD | 4,1 milliards USD | Fruits rouges, huile d’olive, légumes frais |
2022 | 439 millions USD | 4,3 milliards USD | Agrumes, produits halieutiques, légumes transformés |
2023 | 500 millions USD (estimation) | 4,5 milliards USD (estimation) | Agrumes, tomates, produits transformés |
Sources : AgriMaroc.ma USDA AgenceEcofin Hespress
L’UE représente environ 60 % des échanges commerciaux totaux du Maroc, avec des exportations agricoles atteignant 4,5 milliards USD en 2023. Les fruits et légumes frais, comme les tomates et les agrumes, dominent ces échanges, aux côtés des produits halieutiques et transformés. Cette relation est soutenue par des accords de libre-échange et une proximité géographique qui facilite la logistique.
Les exportations agricoles vers les États-Unis, bien qu’en croissance, restent modestes en comparaison, avec environ 500 millions USD en 2023. Les produits phares incluent les agrumes, les tomates et l’huile d’olive. L’éloignement géographique et les normes strictes du marché américain limitent encore les volumes exportés. En revanche, les États-Unis offrent une opportunité de diversification.
En réalité peu de réel changement à venir
Dernier facteur à prendre en considération, les nouvelles taxes douanières imposées par Donald Trump, fixées pour le Maroc, restent relativement faibles comparées aux surtaxes appliquées à d’autres pays exportateurs. L’Union européenne (20 %) ou la Chine (34 %) subissent des droits bien plus élevés, ce qui pourrait indirectement avantager les exportateurs marocains dans certains secteurs, notamment l’agriculture et l’agroalimentaire. Cette situation offre au Maroc une opportunité de maintenir sa compétitivité tout en explorant des stratégies pour renforcer ses parts de marché.
Enfin la Turquie et l’Égypte, également concernées par ces mesures, se voient imposer le même taux de 10 %, ce qui place le Maroc dans une position compétitive équivalente sur le marché américain.