Face aux défis imposés par le changement climatique et la raréfaction des ressources agricoles, les biostimulants s’imposent comme une solution novatrice pour soutenir la productivité et la résilience des cultures.
En Tunisie, M. Helmi Omrane, Responsable Développement chez Bioprotection, partage son expertise sur le sujet des biostimulants, offrant une perspective précieuse sur leur rôle essentiel dans l’agriculture moderne.
Les biostimulants, comme l’explique M. Omrane, sont des substances ou micro-organismes capables d’optimiser les processus biologiques naturels des plantes. En augmentant l’absorption des nutriments, en renforçant les défenses naturelles et en améliorant la tolérance aux stress environnementaux, ces produits contribuent à pérenniser les rendements agricoles. Par exemple, lors des écarts thermiques importants entre jour et nuit, les biostimulants permettent aux plantes de mieux gérer ce stress, favorisant ainsi leur croissance et leur résistance.
Composés d’éléments variés tels que des acides aminés, des extraits d’algues ou des micro-organismes spécifiques, ils agissent en symbiose avec les plantes. Leur application sur les semences ou directement sur la rhizosphère stimule la production de métabolites secondaires et renforce la structure chimique et physique des barrières naturelles de la plante. De plus, ils participent à la régénération des sols en favorisant la biodiversité microbienne et la stabilité de ces derniers.
Cependant, le chemin vers une adoption généralisée des biostimulants en Tunisie reste semé d’obstacles. M. Omrane évoque la préférence des agriculteurs pour les produits chimiques classiques, bien qu’un changement progressif soit visible. Selon lui, les perturbations climatiques et les coûts élevés des intrants traditionnels poussent les agriculteurs à envisager des alternatives plus durables. Les biostimulants, qui réduisent la toxicité environnementale et présentent une innocuité pour la santé humaine et animale, incarnent cette alternative prometteuse.
Au sein de l’entreprise tunisienne Bioprotection, des produits comme Isabion de Syngenta ou Archer® Osmocare d’Atlantica, des produits qu’on retrouve aussi au Maroc, mettent en lumière l’efficacité des acides aminés dans la gestion des stress. M. Omrane précise que Archer® Osmocare, par exemple, joue un rôle crucial en optimisant les flux hydriques et nutritifs tout en offrant une osmoprotection remarquable.
L’agronome explique ainsi : « Durant mes tournées sur le terrain, j’insiste beaucoup sur l’efficacité des biostimulants ». Certes, les agriculteurs se sentent encore plus à l’aise et « confiants » avec les produits chimiques de traitement, mais peu à peu, ils s’habituent. Nous assistons à un progrès. »
Le marché des biostimulants, en plein essor, représente également un potentiel économique considérable. Estimé à 9,75 milliards de dollars d’ici 2032, il reflète une demande croissante pour des solutions innovantes et durables. En Tunisie, cette avancée est bien accueillie, mais comme le souligne M. Omrane, une sensibilisation accrue des agriculteurs est primordiale pour garantir une transition réussie vers cette agriculture de demain.
Au Maroc aussi les biostimulants gagnent du terrain et devraient continuer de séduire les agriculteurs et les agronomes. Du côté des entreprises de la distribution on constate logiquement cette tendance très soutenue actuellement.
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