L’ agriculture africaine face à un défi.
Comment produire plus et produire différemment?
S’il est un défi de l’Afrique, c’est bien celui de l’agriculture. Un secteur majeur pour le continent, en mutation constante et qui aujourd’hui est confronté à une problématique: comment produire plus et produire différemment?
Voilà selon Jean-Christophe Debar les deux impératifs qui se posent aujourd’hui à l’agriculture africaine dans son ensemble. Dans un entretien accordé à Géopolis, le directeur de la Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde (FARM), est intervenu sur les défis de l’agriculture africaine dans le contexte démographique actuelle du continent.
«Des pratiques culturales qui étaient viables jusqu’ici ne le sont plus du fait de la pression démographique.» a-t-il déclaré avant d’indiquer que si l’Afrique doit s’engager dans une révolution verte, celle doit emprunter «une voie médiane, entre l’agriculture intensive conventionnelle et l’agro-écologie radicale.»
Un potentiel important
Selon l’expert, il faut augmenter le nombre d’exploitations de tailles moyennes (entre 5 et 10 hectares) et le rendement des terres arables, parier sur la recherche scientifique et lutter contre les pertes post-récoltes tout en créant des marchés régionaux intégrés.
«Aujourd’hui, un hectare produit en moyenne trois fois moins de calories en Afrique qu’en Europe. Un agriculteur africain produit vingt fois moins qu’un agriculteur européen. Cela montre qu’il existe un potentiel de progression important.» a-t-il affirmé avant de rappeler que la population du continent doublerait d’ici 2050 d’où la nécessité d’un changement de paradigme pour l’agriculture africaine.