Quel budget prévoir et quelle rentabilité espérer au Maroc pour un projet avicole ?
Avec le reclassement de l’aviculture dans le secteur agricole prévu par la Loi de Finances 2021, les aviculteurs pourraient bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse.
En effet, le secteur agricole dispose d’un certain nombre de mesures, notamment l’exonération fiscale totale et permanente des exploitations agricoles réalisant un CA annuel inférieur à 5 millions de dirhams.
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Le secteur avicole revêt une grande importance socio-économique au Maroc. Il permet de couvrir 100% des besoins en viandes de volailles, environ 50 % de la consommation totale toutes viandes confondues, 100% des besoins en œufs de consommation et 38% des apports en protéines d’origine animale. En 2018, environ 570.000 tonnes de viandes de poulet de chair, 100.000 tonnes de viandes de dinde et 5,8 milliards d’œufs de consommation ont été produits au Maroc.
Ces quantités assurent ainsi une consommation moyenne de 22,1 kg de viandes de volailles par habitant et par an et plus de 195 œufs par habitant et par an (FISA, 2019). Il faut souligner, par ailleurs, que le Maroc, en plus de son autosuffisance, est arrivé en 2018 à exporter un volume de 21,33 millions d’œufs à couver et 44.000 poussins de type chair.
Compte tenu de leurs prix relativement bas par rapport aux autres denrées animales, plus du tiers des protéines animales dans la ration alimentaire moyenne du consommateur marocain est fourni par le secteur avicole.
Le présent dossier aborde la rentabilité d’un projet de ferme avicole, il présente une analyse financière et une évaluation économique d’un projet d’élevage de poulet de chair.
Localisation du projet
Lorsqu’il s’agit de déterminer la zone où l’entreprise sera créée, il est à tenir compte, principalement, des éléments suivants :
- La localisation des matières premières, surtout les usines d’aliments ;
- La disponibilité en main d’œuvre ;
- La disponibilité en terrain et surtout les prix d’acquisition et de location ;
- La disponibilité en eau potable et en électricité ;
- Les conditions de transport des personnes et des biens ;
- et les lieux de consommation.
Le lieu d’implantation du projet ne devrait pas engendrer de concurrence avec des producteurs déjà installés. L’implantation doit se faire dans une région de pression sanitaire modérée et permettre de bénéficier d’un encadrement sanitaire et logistique indispensable à la maîtrise des différentes techniques de production des animaux.
Aspects techniques et sanitaires
La règle d’or en aviculture est la pratique de la bande unique : un seul âge et une seule espèce par ferme de façon à respecter le système «tout plein-tout vide». Le choix du site d’implantation de la ferme, la conception des bâtiments, la qualité de la litière et celle de l’aliment viseront, en premier lieu, à préserver au maximum l’élevage de toute source de contamination et permettre une meilleure expression du potentiel de croissance chez les animaux.
Selon les professionnels, il vaut mieux démarrer petit si on fait ses premiers pas dans le domaine. Ceci dit, il faut avoir une taille convenable pour rentrer dans ses frais.
La taille optimale pour un nouvel éleveur est de 30.000 à 40.000 têtes. Cette capacité est viable du point de vue économique et sanitaire.
Pour ce projet modèle, nous allons considérer un effectif de démarrage de 30.000 poussins par bande. Il restera le même le long du projet. La durée d’élevage est de 42 jours et celle du vide sanitaire est fixée à 20 jours. Ceci permet de réaliser 5 bandes par an. Le taux de mortalité et l’indice de consommation objectifs sont fixés respectivement à 8% et 1,9.
- Bâtiments et équipements
Comme mentionné dans la partie « localisation du projet », avant d’acheter le terrain où se situera votre élevage, il faudra s’assurer qu’il réponde aux exigences réglementaires et économiques du métier. En effet, il faut que le terrain respecte les distances fixées par la loi 49-99 entre les différents élevages pour éviter les contaminations.
L’éleveur doit aussi procéder aux analyses chimiques et bactériologiques de l’eau pour s’assurer qu’elle ne contient pas de métaux lourds ou de substances nuisibles à l’élevage. La possibilité de raccordement du terrain au réseau de l’Office national de l’eau potable pour l’abreuvement des animaux est un avantage supplémentaire.
En outre, l’accès au terrain doit être aisé en toutes saisons pour les véhicules de transport, et la proximité d’une ligne électrique est nécessaire. Acheter le terrain en hiver permet de vérifier qu’il n’y a pas de marécages.
Le prix du terrain varie selon la région et l’emplacement, pour un élevage de 30 000 poussins, il faut un terrain d’environ un hectare, nous lui avons consacré une somme de 200 000 DH (périphérie de la ville).
Une fois le terrain acquis, il faudra construire les bâtiments d’élevage.
a. Les bâtiments
Le tableau suivant résume les normes de densité (nombre de poussins par m²) en fonction du climat et du poids à l’abattage :
Considérons que vous voulez construire votre poulailler pour 30.000 têtes de poulets de chair :
Pour ce fait, nous allons tenir compte de la norme : 12 poulets de chair / m² pour un poids cible d’environ 2 kg.
Donc pour 30.000 poulets de chair il nous faut un espace de : 30000 / 12 = 2500 m² d’espace à exploiter. Soit, à titre d’exemple, trois bâtiments de 833 mètres carré. Ils doivent comporter des pédiluves à l’entrée pour la désinfection des pieds. La construction coûtera entre 800 et 1200 DH le m2, soit un budget total de : 2,5 MDH.
Des bâtiments annexes sont à prévoir : vestiaires avec douches qui devra être utilisé par toute personne pénétrant dans le site afin de changer de tenue, bureau, magasin de stockage des aliments (hangar), logement des ouvriers/gardien… Et ce, conformément à la réglementation. Ils peuvent tenir sur 200 m2 dont le prix de construction tourne autour de 1000 DH/m2, soit au total 200.000 DH.
A cela, il faut ajouter une clôture pour éviter les intrusions des personnes et surtout des animaux (la loi exige une hauteur de 1,5 mètre) pour près de 40.000 DH et une fosse à cadavres pour 3.000 DH.
b. Les équipements
Les équipements sont déterminés en grande partie par les bâtiments dont la conception et la réalisation doit être conforme avec le matériel utilisé et assurent aux animaux les meilleures conditions d’élevage en termes d’isolation thermique, de sécurité sanitaire et de maîtrise de l’ambiance. L’ensemble des équipements dont la ferme aura besoin sont présentés dans le tableau suivant:
Le petit matériel inclut un autoluve pour la désinfection des roues des engins livreurs ou destinés à la distribution ainsi que divers autres petits équipements.
Entre le départ d’une bande et la mise en place de la bande suivante, les bâtiments et le matériel devront être soigneusement lavés et désinfectés selon un protocole précis. Cette phase sera suivie d’un vide sanitaire d’au moins deux semaines.
Au total, l’investissement brut initial dans un élevage avicole d’une capacité de 30.000 unités coûte 3,3 MDH.
2. Conduite alimentaire et production envisagée
Pour l’alimentation des oiseaux, l’exploitation aura recours aux usines d’aliments pour chaque phase d’élevage.
Le poids de vente cible devra être fixé avant le démarrage de l’activité car c’est de ce poids que dépend le cycle d’élevage. Ce poids peut varier d’un kilo et quelque à plus de deux kilo.
Son choix se fait en fonction de la demande à l’échelle de la région. Dans le Nord du Maroc, par exemple, le poids le plus prisé est de 1,25 kilo. A Casablanca, par contre, la demande porte sur les volailles de plus de 2 kilos.
Pour un poids d’environ 2 kilos, il faut compter une période d’élevage de 42 jours, une période d’enlèvement (vente) de 3-4 jours, une autre d’évacuation du fumier, de lavage et de désinfection de 7 jours, et une dernière de vide sanitaire, imposée par la loi de 20 jours. Au total 73 jours sont nécessaires pour engraisser et vendre des poussins d’un jour à un poids de 2 kg. Sur une année, cinq bandes peuvent donc être réalisés.
Pour une bande de 30.000 unités, il faut s’approvisionner en premier lieu en poussins d’un jour. Pour cela, il faut chercher des accouveurs (il en existe une cinquantaine). Pour les besoins de notre simulation d’activité, un prix de 3 DH le poussin a été retenu.
Place maintenant à l’alimentation qui est le poste de dépense le plus important de cette activité. En effet, les achats d’aliments représentent à eux seuls 60 à 70% du coût de revient. Les prix des matières premières à l’international, notamment le maïs et le soja, ne cessent de grimper depuis le mois d’août 2020.
Dans le but de vendre son élevage à un poids unitaire tournant autour de 2 kilos, il faudra compter 1 kilo d’aliment de démarrage par poussin, à 4 DH le kilo, et 1,6 kilos d’aliment de croissance à 4,10 DH le kilo, et 1,2 kilo d’aliment de finition a 4,20 DH (les prix et les quantités de chaque aliment diffèrent légèrement d’une firme à une autre).
Au total, chaque poussin consommera 15,6 DH d’aliments, soit une charge globale de 2,340 MDH pour 5 bandes de 30.000 unités par an.
L’élevage nécessitera également des produits vétérinaires (vaccins) estimés à 2 DH par tête. Enfin, pour ce qui est des autres charges – gaz pour le chauffage, paille pour la litière, main-d’œuvre (2 ouvriers et un gardien pour les 30.000 poussins), eau, électricité, transport et désinfection, les professionnels estiment leur montant à 1,5 DH par kilo de poulet produit, soit, pour 5 bandes de 30.000 têtes, une dépense de près de 414.000 DH (taux de mortalité de 8%).
le coût global de 5 bandes de 30.000 têtes destinées à la vente avec un poids moyen de 2 kilos par poulet est de près de 2,9 MDH, ce qui correspond à un coût de revient de 20 DH par poulet, soit 10 DH le kg.
Pour le prix de vente sortie ferme, il tourne actuellement autour de 12 à 13 DH le kilo après une flambée en septembre dernier.
Ce qui laisse dans notre cas une marge unitaire de 2 à 3 DH/kilo, soit pour 30 000 têtes un gain de 54.000 DH à 81.000 DH. Ainsi, pour 5 bandes par an, les bénéfices peuvent se monter à près de 345.000 DH en moyenne hors amortissement de l’investissement.
Ces gains représentent 10% de l’investissement, c’est à dire que pour ce projet, on aura un retour sur investissement (RSI) de 10% chaque année.
Bonsoir, je suis la gérante d’une société. Nous sommes intéressé par vos services. Nous souhaitons investir dans l’agriculture. On a besoin des fournisseurs si possible. Nous en République démocratique du Congo (Kinshasa)
Bonsoir, je suis la gérante d’une société. Nous sommes intéressé par vos services. Nous souhaitons investir dans l’agriculture. On a besoin des fournisseurs si possible. Nous sommes en Burkina fasso