• Mise en service du réseau d’irrigation desservant la plaine du Saïss à partir du barrage M’Dez

• Un projet structurant pour faire face au stress hydrique dans la région de Fès-Meknès

Le Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Monsieur Ahmed El Bouari, a présidé ce mercredi 2 juillet 2025 dans la région de Fès-Meknès, la cérémonie officielle de lancement de la mise en service du réseau d’irrigation du périmètre de la plaine de Saïss, alimenté par les eaux du barrage M’Dez. Il était accompagné du gouverneur de la préfecture de Meknès et des gouverneurs des provinces d’El Hajeb et de Sefrou, du président de la COMADER, du président de la Chambre régionale d’agriculture, des élus, des professionnels du secteur et des responsables du ministère.

Un projet structurant pour la région

Lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu LAssiste, ce projet d’envergure vise à sécuriser l’irrigation de la plaine de Saïss, en remplaçant progressivement les prélèvements sur les nappes phréatiques par un apport régulier en eau de surface sur une superficie de 30 000 hectares. Un volume de 125 millions de mètres cubes par an est mobilisé depuis le barrage M’Dez, situé à plus de 90 kilomètres.
Ce projet bénéficiera à 22 communes territoriales relevant des préfectures de Fès et de Meknès, ainsi que des provinces d’El Hajeb, de Sefrou et de Moulay Yacoub.

Inscrit dans le cadre des stratégies nationales Plan Maroc Vert et Génération Green, ce projet constitue une réponse stratégique aux défis posés par la raréfaction des ressources en eau et les effets du changement climatique. Il vise à préserver durablement la nappe phréatique du Saiss, renforcer la résilience des agriculteurs face au stress hydrique et améliorer la compétitivité de l’agriculture irriguée.

Le projet favorisera également le développement de services agricoles, des coopératives et des petites entreprises rurales, contribuant ainsi à dynamiser le tissu économique local et régional.
Une visite de terrain aux ouvrages du projet et à des exploitations bénéficiaires

La visite a débuté par la visite de la cheminée d’équilibre située à Laqsir, dans la province d’El Hajeb. Il s’agit d’un ouvrage imposant de 80 mètres de hauteur, assurant la régulation des volumes d’eau en provenance du barrage, suivi de la visite de l’ouvrage de régulation OB3 (obturateur à disque).

Le Ministre s’est ensuite rendu sur plusieurs exploitations agricoles, de superficies allant de 1,5 à 10 hectares, situées dans la province de Meknès et les préfectures d’El Hajeb et Sefrou, pour lancer les premières mises en eau. Ces exploitations, desservies par le réseau d’irrigation réalisé dans le cadre du projet, sont alimentées en eau via des bornes individuelles, lesquelles alimentent directement les systèmes d’irrigation goutte-à-goutte déjà installés.

À Aghbalou Akourar, dans la province de Sefrou, le Ministre a également visité l’ouvrage de régulation OB2 (obturateur à disque), avant de donner le coup d’envoi de la mise en eau d’une exploitation plantée en oliviers de 8,5 hectares.
Un impact immédiat pour les agriculteurs
Fortement attendu par les agriculteurs, dans un contexte hydrique très tendu, le projet bénéficiera directement à près de 4500 exploitations agricoles et les retombées du projet sont considérables. L’accès sécurisé à une ressource en eau régulière et maîtrisée permettra aux agriculteurs de maintenir leurs activités, de diversifier et d’améliorer la productivité de leurs cultures, et d’adopter des pratiques agricoles plus modernes, économes en eau et durables.
Ce projet est réalisé avec le soutien financier de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD). Il a également bénéficié de 50 millions d’euros sous forme de dons, apportés par le Fonds Vert pour le Climat et l’Union européenne.

En raison de son objectif stratégique axé sur l’atténuation des impacts du changement climatique, ce projet a été distingué par la BERD, qui lui a décerné le prix du meilleur projet dans la catégorie « Adaptation au changement climatique ».

La réduction du déficit hydrique de la nappe de saïss permettra de sécuriser l’irrigation dans toute la plaine et de préserver l’activité agricole.

Le projet constitue une réponse concrète aux aléas climatiques et à l’incertitude qui fragilise les petites exploitations, marquant une étape déterminante pour la transition vers une agriculture plus résiliente, plus équitable et plus porteuse pour l’avenir de la plaine de Saïss.