Dans le sillage de la stratégie “Génération Green 2020-2030” lancée en février 2020, le Maroc entend placer l’agriculture sur la voie d’un développement durable en accordant la priorité à l’humain et à la résilience du secteur.

Un pilier fondamental de cette vision repose sur la consolidation des filières agricoles à travers l’innovation variétale, un domaine où l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) joue un rôle moteur.

L’objectif est ambitieux : développer entre 30 et 50 nouvelles variétés végétales d’ici 2030, toutes filières confondues, avec un gain de rendement d’au moins 50 %. Ce programme, inscrit dans la logique de renforcement de la compétitivité des filières, vise à répondre aux défis posés par les changements climatiques et la gestion durable des ressources naturelles.

La création variétale, présentée comme un levier stratégique de la “Génération Green”, constitue une réponse concrète aux besoins d’adaptation du secteur agricole. “La variété constitue un facteur clé pour l’amélioration et la pérennisation de la production, à travers l’amélioration de la productivité et de la qualité et des résistances aux stress biotiques et abiotiques”, souligne l’INRA. Toutefois, l’impact de ces innovations ne peut être effectif que si les variétés créées sont rapidement diffusées et adoptées à grande échelle par les agriculteurs.

C’est précisément pour répondre à cet enjeu que l’INRA a mis en place un dispositif de transfert technologique original : les “Plateformes de démonstration de ses nouvelles obtentions”. Ces plateformes, réparties dans les principaux bassins agricoles du Royaume – Tadla (Afourer), Haouz (Tassaout), Zaër (Marchouch) et les zones montagneuses (Annoceur) – permettent de valoriser sur le terrain les nouvelles variétés développées par l’Institut, notamment en céréales, légumineuses alimentaires et fourragères, ainsi qu’en oléagineux.

Véritables vitrines du progrès génétique réalisé, ces plateformes s’adressent non seulement aux agriculteurs, mais également aux partenaires institutionnels, professionnels et aux médias. Elles ont pour but de mettre en lumière les performances agronomiques, physiologiques et technologiques des nouvelles obtentions, et ainsi favoriser leur appropriation par les producteurs et les sociétés semencières.

Parmi les exemples phares, figure la variété de blé dur Jawahir, inscrite en 2023, qui affiche un gain de rendement de 30 % par rapport aux variétés précédentes. De son côté, l’orge nue Chifaa, première du genre en Afrique et inscrite en 2016, se distingue par une teneur en bêta-glucane de 8 %, un composant reconnu pour ses bienfaits sur la santé, notamment la réduction du cholestérol et des risques cardiovasculaires. D’autres variétés prometteuses de blé tendre et de colza, mieux adaptées aux conditions climatiques difficiles, seront également mises en avant.

En parallèle, ces journées permettront de présenter le programme de multiplication des semences de pré-base et de base, condition essentielle pour assurer la disponibilité des nouvelles variétés. Dans un contexte marqué par la sécheresse en début de cycle agricole, l’INRA profitera aussi de ces rencontres pour rappeler l’importance de l’irrigation d’appoint afin de sécuriser la production.

Les journées de démonstration auront lieu en mai 2025 selon le calendrier suivant :
• Afourer (Tadla) : 12 mai à 9h30
• Tassaout (Haouz) : 19 mai à 9h30
• Annoceur (Montagne) : 26 mai à 9h30
• Marchouch (Zaër) : 28 mai à 9h30, en partenariat avec l’ICARDA

Ces événements s’annoncent comme des rendez-vous majeurs pour le secteur agricole national, appelés à favoriser une agriculture plus productive, résiliente et durable.