L’UE se cache t-elle derrière les pesticides pour contrer les exportations marocaines ?
Les nouvelles réformes sur les pesticides agricoles de l’UE risquent d’affliger sérieusement les exportations marocaines. Toutefois la question qui se pose: cette décision est-elle un moyen de ralentir poliment les échanges afin de régler la crise que traverse certains agriculteurs.
Il faut le dire le Maroc ne s’attendait pas à un tel revers de la médaille. Et au vu des faits, on pourrait être tenté de dire que les réformes sur les pesticides seraient une arme pour ralentir les exportations. En effet, la France a connu pour diverses raisons des grèves dans le secteur agricole. Quant à l’Espagne, ses agriculteurs ne cessent de se plaindre. Pour cause: les fruits et légumes du Maroc concurrencent ceux nationaux. A cela s’ajoute la fraude autour de tomate marocaine.
En plus de cela, il y a la fermeture des marchés actuellement des agrumes espagnols. Les États-Unis, qui maintiennent des tarifs sur les fruits espagnols, ou la Russie, avec une interdiction des importations en provenance de l’Union européenne depuis août 2014, demeurent des opportunités pour les agrumes marocains. En effet, lors de cette dernière campagne, le Maroc a envoyé 100 000 tonnes d’agrumes aux États-Unis, tandis que les exportations espagnoles ont cessé en raison des barrières imposées par le président Donald Trump.
Génération Green, le programme qui fait peur
Le nouveau et ambitieux programme agricole marocain, Plan Maroc Vert II, qui comprend des investissements de près de 10.000 millions d’euros pour transformer en terres irriguées environ 510 000 hectares, sera en pleine concurrence avec d’autres pays du bassin méditerranéen; en plus de l’Afrique du Sud, étant donné la course rapide pour placer leurs oranges et mandarines en Europe, en plus d’autres produits horticoles.
Selon freshplaza, après avoir pris connaissance de la nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030, ainsi que du plan de développement du secteur de l’eau et des forêts appelé Forêts du Maroc, les différentes organisations agricoles valenciennes ont mis en garde des « risques graves » pour le domaine « si Bruxelles et Madrid ne garantissent pas une concurrence loyale ».
Pour le secrétaire général d’AVA-Asaja, « le problème est de s’assurer que le Maroc place ses produits dans l’UE dans les mêmes conditions phytosanitaires que l’Espagne ». Cependant, il avertit que le traitement préférentiel de cette nation avec les États-Unis et l’Union européenne, tous deux avec des accords commerciaux préférentiels, continuera de nuire aux intérêts espagnols des agrumes.
Dans les mêmes termes, le secrétaire général de l’Unió de Llauradors souligne le «laxisme» du pacte entre l’UE et le Maroc et exige le «strict respect» en matière phytosanitaire et de travail, la réciprocité phytosanitaire et le contrôle des déchets actifs dans le ports de sortie.