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La Turquie au secours de l’élevage français

Elevage français: La Turquie, bouffée d’oxygène du “Sommet de l’élevage”

Cournon-d’Auvergne (France) et pour le Sommet de l’élevage qui s’est achevé samedi, la Turquie représente l’un des marchés les plus prometteurs pour l’export de bovins maigres destinés à être engraissés à l’étranger…La Turquie devient donc la bouffée d’air frais pour les éleveurs français qui rencontrent actuellement de nombreuses difficultés, tant sur les plans économiques que sanitaires.

Malgré l’épidémie de la fièvre catarrhale ovine (FCO), ou maladie de la langue bleue, qui a stoppé net les exportations de broutards vers l’étranger, et qui a contraint les organisateurs de cette 24e édition du sommet de l’élevage a ne pas présenter de bovins, de nombreux éleveurs et engraisseurs turcs ont fait le voyage jusqu’à Cournon-d’Auvergne.

Ce marché turc s’était fermé après la reconnaissance de la France du génocide Arménien en 2011, et ce marché si difficile d’accès pendant de longues années finit en 2015 par s’ouvrir à nouveau.

Les enjeux pour les deux pays

Pour la Turquie, et pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan il s’agit de faire face à deux exigences: satisfaire la forte demande de la population en viande de boeuf et maintenir le tissu agricole qui représente 22% de la population, et combler l’absence de pâturages conséquents dans le pays.

Pour la France et pour Emmanuel Bernard, président de la commission export de l’interprofession bétail et viande Interbev, c’est un marché très prometteur et les Turcs apprécient apprécient l’excellence de l’élevage français, la qualité des races et le système sanitaire. La Turquie est devenue le troisième marché de l’Hexagone, après les importateurs historiques que sont l’Italie et l’Espagne.

Benoît Albinet, directeur commercial de Deltragro Export, poids lourd du secteur, précise que 70000 animaux ont été expédiés vers la Turquie entre janvier et septembre. Ainsi, quelques mois ont donc suffit pour que la France prenne la moité du marché qui était jusqu’alors aux mains des Sud-Américains.

Le débouché turc fait valoir un potentiel de 200.000 bovins (vifs) pouvant être exportés annuellement dans ce pays au carrefour de l’Orient et de l’Occident.

La demande Turque

Benoît Albinet, directeur commercial de Deltragro Export, précise encore que la demande Turque concerne surtout les animaux destinés à être engraissés, soit des animaux de moins de 300 kilos âgés entre 6 à 10 mois, qui seront ensuite abattus en Turquie selon le rituel halal. La filière bovine et pour répondre à ce nouveau marché à donc dû s’adapter. Pour les éleveurs français, la Turquie est réellement une bouffée d’oxygène, les broutards sont achetés par la Turquie à un prix qu’aucun importateur européen ne peut proposer.

Un agriculteur turc, Baris Askin, agriculteur près de Canakkale, présent au salon du sommet de l’élevage en vue de pouvoir agrandir son cheptel, fait valoir le prix supérieur des races françaises qui selon lui se justifie. Ayant acheté il y a quelques années des vaches limousines, il précise qu’il est totalement satisfait. Ce sont des animaux qui s’adaptent facilement au climat, races limousines ou charolaises, elles offrent un excellent rendement.

Un marché prometteur mais aussi à risques

Le marché reste toutefois fragile, les contraintes sanitaires imposées, de même que le risque d’une dévaluation de la livre turque, tous les aléas géopolitiques et l’actuelle épidémie de FCO peuvent mettre en péril toutes les belles ambitions.

Le directeur commercial de Deltagro Export met le point sur une urgence qui s’impose, celle de faire en sorte que les exportateurs français puissent exporter les broutards aux exigences des turcs, soit pour des animaux de moins de 300 kilos, et ce au plus vite. Si les animaux deviennent trop gros ils ne pourront plus être exportés. Dans ce cas précis, les opérateurs qui se sont lancés sur ce marché pourraient perdre beaucoup d’argent… Pour la France, avec l’actuelle crise que connaît la filière, il ne faudrait pas perdre ce nouveau marché.

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