Si la viande était encore il n’y a pas si longtemps un véritable produit de luxe, pour les chinois, indiens, ou indonésiens notamment, les données changent. En effet, grâce à l’élevage intensif et à l’abondance de la viande sur les marchés, la consommation de la viande a littéralement explosé en Asie. Une constatation, qui d’un côté, peut réjouir, mais qui aura aussi des conséquences néfastes pour la planète. Eclairage.
La viande n’est plus un luxe en Asie
En Asie, notamment en Chine, en Inde et en Indonésie, grâce à l’augmentation des revenus et du changement des habitudes alimentaires, les classes moyennes se développent et consomment donc de plus en plus de produits d’origine animale. Les conséquences sont naturellement, les émissions de gaz à effet de serre, liées à l’élevage, soit 14,5 % et qui sont aussi, inutile de le rappeler, responsables du changement climatique.
Les ruminants émettent d’importantes quantités de méthane, un gaz provenant des flatulences des bovins, plus de 20 fois plus puissants que le dioxyde de carbone par exemple. Le protoxyde d’azote, autre important gaz à effet de serre, est relâché ultérieurement par le fumier et les engrais dans les sols agricoles. Ainsi, le danger ne cesse de s’accroître avec la consommation de viande qui s’accentue. Selon la FAO, ces consommations devraient représenter en 2050 un bond de 76 % pour la viande et 65 % pour les produits laitiers!
Si les Indonésiens consomment aujourd’hui moins que leurs voisins, la moyenne quotidienne s’élève pour eux à 2,7 kg/personne/an, la Malaisie a une moyenne estimée à 8 kg. D’après les analystes, d’ici à 2021, l’Indonésie devrait consommer beaucoup plus que son voisin… Pour les produits laitiers, largement importés depuis la Nouvelle Zélande et l’Australie, là encore la production ne cesse de s’accroître et les populations asiatiques, augmentent aussi leur cheptel en vaches laitières.
Les conséquences sur le climat, inquiétude générale
Pour les conséquences sur le climat, la hausse de consommation de viande apporte aussi des effets indirects nocifs. En effet, plus de bétail signifie, plus d’exploitations agricoles et donc une possible augmentation de la déforestation. Pour la production de l’huile de palme, pour les papiers et le riz, cette déforestation est déjà énorme. L’Indonésie, prive ainsi la planète et se prive d’un précieux puits de carbone, rappelons que les arbres captent le CO2 dans l’atmosphère.
Une prise de conscience a été prise mais elle est très lente, il sera difficile aussi d’expliquer aux populations qu’il faut moins consommer de viande et de yaourts. Pour augmenter les plantations, la pratique des feux agricoles et ceux de forêts qui sont illégaux provoquent aussi des dégagements de fumée qui s’étendent aussi à plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. Ces effets relâchent parfois trop de gaz à effet de serre presque équivalence de l’activité économique des Etats-Unis. Ainsi, changer les modes de vie et les mentalités risque de prendre du temps, pourtant la situation est urgente.