L’ONSSA affirme que les éleveurs ne sont pas en responsable des viandes putréfiées.
Les consommateurs sont inquiets quant à la salubrité des moutons de l’Aïd à cause de la teinte verdâtre qu’ont pris de nombreuses carcasses. L’ONSSA dément les accusations portées par les consommateurs envers les éleveurs. Explications…
Des dizaines de photos de viandes verdâtres envahissent les réseaux sociaux depuis la fête de l’Aïd Al-Adha. Les consommateurs s’inquiètent de la salubrité des viandes putréfiées. Depuis, les éleveurs sont pointés du doigt et accusés d’engraisser les bêtes à l’aide de produits toxiques, de gaver les moutons ou encore de leur injecter des hormones !
L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaire (ONSSA) s’est exprimée sur le sujet et tient à rassurer les consommateurs : la couleur verdâtre et putréfaction ne sont pas liées aux conditions d’élevage des bêtes.
Abdelghni Azzi, chef de la division de sécurité sanitaire des produits et sous-produits d’animaux et d’aliments pour animaux à l’ONSSA explique « “Elle [l’altération de la couleur de la viande] est causée par le non-respect des règles d’hygiène et de la chaîne du froid. Quelques familles laissent même les carcasses pendre dans les balcons jusqu’au troisième jour de l’Aid ». Selon Abdelghni, un animal gavé se reconnaît facilement tout comme un animal malade.
Lors du sacrifice, les conditions d’hygiène ne sont pas optimales. Différents facteurs favorisant la prolifération de bactéries sont combinés : préparation de la viande à l’extérieur à l’air libre, utilisation d’eau pour laver la viande, température élevée (entre 25 et 45°c cette année), etc.
Le phénomène de putréfaction n’est donc, en aucun cas, lié à un mauvais traitement de la part des éleveurs. Il est plutôt le résultat des changements physico-chimiques du sang, explique Abdelghni à Huffpost Maghreb. L’ONSSA rappelle toutefois que les viandes putréfiées sont impropres à la consommation.
« Ces contaminations restent des cas isolés. Même si plusieurs précautions on été prises par les consommateurs, personne ne peut travailler dans des conditions cent pour cent aseptiques sauf dans les salles de cliniques ».
Pour rassurer les consommateurs et assurer la salubrité des bêtes lors de l’achat, l’ONSSA met en place un système de traçabilité. Les bovins, caprins et ovins pourront être identifiés grâce à une boucle d’oreille où sera inscrit un numéro qui permettra de connaître la région d’où provient la bête, son élevage et son propriétaire, assure Azzi.