Pompage solaire et agriculture: Une combinaison gagnante au Maroc
Le système de pompage solaire dans le domaine de l’agriculture est moins coûteux, comparativement aux autres méthodes artisanales, a souligné, en fin de semaine dernière à Agadir, le directeur régional de l’Office national du conseil agricole de Marrakech-Safi, Abdelali Boudra.
Ce dernier s’est exprimé lors d’un atelier sur l’utilisation du pompage solaire dans le secteur de l’agriculture. «Cet atelier se veut une occasion pour faire connaître aux agriculteurs de la province de Chtouka-Ait Baha, ce système de pompage solaire, ses avantages et son efficacité par rapport aux autres méthodes», a indiqué M. Boudra.
Fin 2019, l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE) avait lancé 20 projets pilotes pour la généralisation du pompage solaire qui doit nécessairement se coupler au système d’irrigation au goutte-à-goutte notamment dans les régions oasiennes. Ce programme devrait constituer une base de données qui, éventuellement, servirait pour la généralisation du pompage solaire au niveau national. À Errachidia, l’irrigation se fait grâce aux eaux souterraines. Aussi, le pompage solaire doit se coupler au système d’irrigation goutte-à-goutte pour la préservation de la nappe phréatique, explique Lahcen Farhat, secrétaire général de l’AMEE.
Un projet à dimension internationale
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour l’environnement mondial soutiennent ce projet. L’atelier d’Agadir a rassemblé des agriculteurs, des adhérents et des gestionnaires des organisations professionnelles, des gérants des unités de production, ainsi que des représentants des structures étatiques et professionnelles agissant dans le secteur agricole. Par conséquent, quelque 30.000 exploitations agricoles au Maroc disposent des panneaux photovoltaïques, soit une irrigation de 8,8% des exploitations.
Cependant, la baisse des prix de tels systèmes n’est pas sans risque sur les ressources hydriques souterraines, comme l’a expliqué la FAO dans un rapport en 2018 : «les systèmes d’irrigation à énergie solaire, dont les prix baissent en continu, représentent un risque. Leur généralisation pourrait constituer une source supplémentaire de pression sur l’eau, notamment en Afrique subsaharienne où seuls 3% des terres arables sont irrigués», avait alerté Maria Helena Semedo, directrice générale adjointe de la FAO.
De ces 20 projets pilotes, Lahcen Ferhat souligne que qu’il y aura des enseignements à tirer. Un système de monitoring permettra de vérifier les volumes d’eau utilisés et les rendements obtenus. Cela servira de base de données pour un éventuel programme national pour la généralisation du pompage solaire». Les 20 agriculteurs qui bénéficieront d’une subvention de 40% pour la généralisation du pompage solaire pour l’irrigation.
Avec Le Matin