Cette étude sur le marché mondial de la viande ovine est basée sur des données qui sont transmises par les douanes nationales de différents pays. L’étude s’intéresse aux viandes ovines et caprines fraîches, réfrigérées ou congelées et aussi aux échanges d’animaux vivants de l’espèce ovine. (Les volumes sont exprimés en poids produits pour la viande).
Principales données mondiales
Au niveau mondial les échanges de viande ovine sont estimés à 1,2 million de tonnes soit 8 % de la production mondiale. Les exportations de l’Australie et la Nouvelle Zélande respectivement 41 % et 42 % des échanges mondiaux, dominent le marché international de la viande ovine. Des pays comme le Chili, l’Argentine, l’Uruguay et l’Union européenne sont venus aussi renforcer le marché international.
Si autrefois, et pendant très longtemps, les pays de l’hémisphère sud approvisionnaient les pays de l’hémisphère nord en viande ovine, de nos jours les évolutions des flux sont apparues, et 4 raisons majeures expliquent ces évolutions :
- Expansion de la demande en Asie.
- Repli de la demande dans l’UE.
- Baisse du potentiel productif en Océanie.
- La faible progression de la production mondiale de viande ovine (augmentation de 1 % par an en moyenne entre 2004 et 2014).
Les évolutions du commerce de viande ovine résultent de différents facteurs dont les principaux sont :
- Les aléas climatiques
- Le taux de change
- Le contexte sanitaire.
En ce qui concerne la demande mondiale, pour certains pays elle a régressée c’est le cas de l’Union européenne, alors que pour d’autres elle a augmentée comme pour les pays d’Asie, du Proche-Orient et Moyen-Orient où les exportateurs trouvent intéressants ces marchés et ce, même si la valeur des pièces exportées reste moindre. La composition des exportations de viande ovine a variée avec l’amélioration des techniques de découpe et de conservation, ainsi, les pays importateurs trouvent une marchandise plus adaptée à leurs besoins.
Les évolutions du marché mondial dépendent aussi de la mise en place de différents contingents d’importation à droit de douanes réduits, ce qui a facilité l’accès à certains marchés. Les zones géographiques initialement concernées par ces contingents sont surtout l’Océanie, l’Europe de l’Est et du Sud et l’Amérique du Sud. Les volumes attribués aux différents pays ont très peu évolué depuis la mise en place des contingents et on observe une relative stabilité à quelques exceptions près.
Marché mondial de la viande ovine : un commerce en mutation
Au cours des dernières décennies, la présentation des viandes importées a variée. En 1995, encore un quart des volumes de viande ovine était importé sous forme de carcasse ou demi-carcasse alors qu’elles représentent moins de 5% des importations européennes en 2014. Par ailleurs, la part des viandes désossées dans les exportations est passée de 30 à 37% et les viandes découpées avec os dominent les importations européennes de viande ovine en 2014, elles représentent 58 % des volumes contre 45 % en 1995.
L’évolution de l’offre à l’importation a permis de satisfaire une demande en produits de plus en plus élaborés portant sur un nombre restreint de pièces. Les envois de viandes découpées permettent aux exportateurs de répartir la carcasse entre différents marchés selon leurs intérêts économiques et leur demande en pièces bien valorisées.
Les mutation récentes du marché mondial de la viande ovine
Elles concernent une demande croissante de l’Asie, du Proche et Moyen Orient. Depuis 2010 de nouveaux flux de viande ovine se sont mis en place sur les marchés mondiaux du fait de la demande de ces pays émergents. La Chine tire principalement la demande asiatique elle est pourtant le premier producteur mondial de viande ovine (2 millions de tec par an) mais la consommation intérieure progresse. L’augmentation des revenus, l’occidentalisation des modes de consommation et la généralisation de la consommation de viande sont des facteurs explicatifs de la hausse de cette demande.
Pour exporter leur viande ovine directement vers la Chine, seulement trois pays disposent de certificats : l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Uruguay. Les autres exportateurs, plus secondaires comme l’Union européenne, fournissent le marché chinois via Hong Kong. La Chine est approvisionnée par un nombre réduit d’exportateurs. Cependant certains de ces exportateurs sont devenus très dépendants de ce marché.
Un autre flux s’est développé depuis 2010 : les exportations européennes d’ovins vivants. Ce commerce répond à la fois à une demande d’animaux vivants destinés à l’abattage rituel dans les pays du Proche et Moyen Orient tout en assurant un débouché pour les animaux de réforme du cheptel européen en cours de décapitalisation ces dernières années.
Les trois principaux exportateurs d’animaux vivants vers les pays tiers sont la Roumanie (1 million d’animaux par an), la Bulgarie (très variable, entre 10 000 et 700 000 animaux par an) et l’Espagne (500 000 animaux par an). Les ovins vivants exportés par l’Union européenne depuis 2012 sont principalement des ovins de réforme, peu consommés en Europe, mais valorisés dans les pays du golfe Persique.
Les agneaux représentent moins de 10 % des exportations européennes vers les pays tiers. Les principaux pays importateurs en progression sont : la Lybie, la Jordanie, et dans une moindre mesure, le Liban et la Turquie. L’offre européenne assez bon marché est venue compenser la baisse des exportations australiennes d’ovins vivants qui alimentaient historiquement ces marchés.
La consommation de viande ovine n’est pas de très grande tradition dans les pays développés d’où l’intérêt pour les exportateurs mondiaux de s’intéresser plus particulièrement aux marchés en Asie et en Afrique du Nord.
Récapitulatif
Le commerce mondial de viande ovine évolue dans un marché tendu depuis 2010, ainsi, l’offre diminue, notamment en Nouvelle-Zélande où la production ovine est concurrencée par la production laitière, et parallèlement la demande augmente en Asie et en Afrique du Nord. Cela se traduit aussi par une hausse des cours sur les marchés mondiaux, et par des fluxs redirigés vers des marchés émergents.
Pour la première fois depuis leur mise en place en 1994, en 2012, les contingents d’importation européens ont été utilisés à moins de 70 %. Les changements d’équilibre de ce marché sont liés à la composition des exportations de viande ovine et aussi, au développement des technologies de découpes et de conservation. La composition des exportations a également évolué pour assurer des débouchés à l’ensemble de l’offre des principaux producteurs.