Situation et lutte possible contre le carpocapse du pommier.
Le carpocapse est l’ennemi le plus menaçant des vergers de pommier. Ce ravageur est présent dans toutes les zones de production, avec des pressions plus ou moins fortes. Il provoque d’importantes pertes de production en cas de mauvaise maîtrise des populations. Il est responsable de dégâts quantitatifs et surtout qualitatifs à l’origine de diverses altérations et maladies de conservation. Il est indispensable de prendre des mesures pour la surveillance du ravageur. Plusieurs techniques de lutte doivent être combinées pour gérer durablement les populations.
Le carpocapse crée des perforations et des galeries dans le fruit allant jusqu’aux pépins. On retrouve un amas d’excréments à la surface du fruit. Il cause de légères morsures superficielles. Ces attaques bien remarquables sur les fruits verts se cicatrisent à l’endroit d’une ancienne attaque arrêtée et forment des tâches liégeuses et des galeries en spirale orientées vers les pépins.
Le carpocapse est le ravageur clé de la culture du pommier. Pour maintenir ses dégâts à un niveau économique tolérable, il faut adopter une stratégie de lutte raisonnée qui comprend l’utilisation de pièges sexuels, un contrôle visuel des fruits attaqués et un choix des matières actives douces afin de protéger la faune auxiliaire; ainsi qu’une stratégie de lutte intégrée qui comprend l’utilisation des insecticides sélectifs et la technique de la confusion sexuelle.
Le principe du piégeage sexuel est d’attirer les papillons mâles dans un piège collant grâce à des phéromones sexuelles femelles. Il permet de connaître la dynamique du vol des carpocapses: un piège couvre une superficie de 4 ha maximum. Un contrôle visuel doit être effectué sur un échantillon de 1000 fruits vers le 15 aout avant la chute des fruits attaqués pour déterminer le taux d’infection des vergers du pommier.
Sous le régime de la lutte intégrée, on fait appel à des insecticides sélectifs et des traitements localisés. Dans la pratique, le plus pressant est de repérer localement les foyers de résistance, de surveiller leur extension afin de déterminer une meilleure gestion et la combinaison des mesures biologiques, culturales et mécaniques.
La méthode consiste à perturber l’accouplement des adultes pour limiter la ponte d’œufs. Elle repose sur l’émission de phéromones femelles en grande quantité dans le verger grâce à des diffuseurs posés dans le haut des arbres. Cette surabondance de phéromones désoriente le mâle qui ne peut alors trouver les femelles. L’accouplement, et par conséquence la reproduction, s’en trouvent diminués.