La campagne marocaine d’avocats a débuté avec une hausse significative de la production, estimée entre +20 et 30 %, selon Antonio Méndez, représentant un professionnel espagnol. Cette augmentation s’aligne avec les tendances observées dans des zones de production espagnoles comme Huelva, Cadix ou la Communauté valencienne. Cependant, le marché européen, où se rencontrent les origines mexicaines, chiliennes, colombiennes et marocaines, montre des signes de saturation.
« Actuellement, le marché européen n’absorbe pas autant de fruits marocains qu’espéré », explique Antonio Méndez. Cette situation est exacerbée par la période de faible rotation des fruits en novembre et décembre, où les consommateurs privilégient les dépenses liées aux fêtes. Les promotions en supermarché, bien qu’utiles, ne suffisent pas à stimuler une demande forte pour les avocats.
En conséquence, les volumes exportés depuis le Maroc restent modestes. Les calibres exportés vers l’Europe se concentrent principalement sur les tailles 16, 18 et 20, tandis que les petits calibres trouvent un débouché sur le marché intérieur marocain, où les avocats sont consommés largement, notamment sous forme de batidos, un mélange traditionnel avec du lait.
Le Maroc cible les calibres supérieurs et mise sur une qualité élevée. Antonio Méndez souligne les avancées spectaculaires en matière de technification agricole au cours des cinq à six dernières années, qui ont permis au pays de produire des avocats d’excellente qualité. « Les producteurs marocains se concentrent sur les marchés européens premium, où la demande pour des fruits de haute qualité est forte », affirme-t-il.
En plus de produire des variétés telles que Bacon et Fuerte dès octobre, le Maroc investit dans la Lamb Hass, qui lui permet de prolonger la campagne jusqu’en mars-avril, bien après la fin habituelle du Hass en janvier-février.
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« La Lamb Hass offre plusieurs avantages : une meilleure densité de plantation, un feuillage protecteur et une productivité accrue par hectare », détaille Méndez. Cependant, cette variété exige une récolte avec un taux de matière sèche plus élevé, réduisant sa durée de conservation. La proximité avec l’Europe compense en partie cet inconvénient.
Antonio Méndez, accompagné de son équipe, a récemment visité des exploitations au Maroc pour renforcer les liens entre producteurs locaux et distributeurs européens. « Nous aidons les agriculteurs marocains à établir des relations commerciales solides avec les détaillants européens, pour assurer une campagne réussie », conclut-il.