Bilan en chiffres de la campagne agricole marocaine 2014-2015.
Bonne pluviométrie, cultures maraîchères en plein essor, bonne production de lait et baisse de celle de l’olivier et des agrumes. La campagne agricole 2014-2015 a enregistré de belles performances. Bilan.
Le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime vient de publier, dans sa note stratégique N° 106, les résultats de la campagne agricole 2014-2015.
Une pluviométrie exceptionnelle et bien répartie
Selon le rapport, le cumul pluviométrique a atteint près de 366mm au 31 août 2015: il s’agit d’une augmentation de 16% par rapport à la campagne précédente (2013-2014) et de 18% par rapport à une année normale.
Par ailleurs, la pluviométrie a été assez bien répartie dans le temps et dans l’espace, ce qui a permis à la majorité des sous-secteurs agricoles de réaliser de belles performances. De belles performances pour la plupart des secteurs agricoles La pluviométrie exceptionnelle a fait de nombreux heureux, au premier rang desquels, les producteurs de pastèques, qui ont vu leurs exportations bondir de 119% (de près de 32.000 t la saison dernière, le volume exporté est passé à près de 68.000 t).
Ces performances sont satisfaisantes, d’autant plus que les fortes pluies du mois de novembre ont causé des dégâts sur les serres de tomates. Notons pour finir que l’élevage a également profité des bonnes conditions climatiques, avec une hausse de 4,5% de la production laitière et une production avicole de 584 kt, qui dépasse largement les besoins nationaux.
Cultures maraichères en plein essor
Les cultures maraîchères sont en plein essor avec une production en 2014/15 de près de 7,6 millions de tonnes. Les primeurs représentent une part non négligeable des cultures maraîchères. Elles connaissent depuis 2008, des changements considérables en vue d’adapter l’offre aux besoins des marchés internationaux et répondre aux normes de qualité et aux calendriers d’exportation. La production réalisée pour la campagne est d’ordre de 2 million de tonnes.
La production des cultures maraichères –tous fruits et légumes confondus- pour la campagne 2014/15 est estimée à plus de 7,64 millions de tonnes au même niveau que la campagne précédente. Comme ce fut le cas ces dernière années, ce volume est dominé par les la production des cultures de saison à hauteur 73% et les primeurs à 25%. Le reste du volume (1%) est assuré par les cultures agro-industrielles.
Augmentation des surfaces des cultures sucrières
Les cultures sucrières s’inscrivent dans une perspective favorable après l’augmentation des prix à la production, le soutien à l’utilisation des semences et les signaux positifs de soutien à la mise en place de nouvelles superficies de canne à sucre. La production de ces cultures au titre de la campagne 2014/15 est estimée à 4 millions de tonnes, soit 25% de plus que l’année précédente et ce grâce à l’augmentation de la superficie et la stabilisation de la productivité.
Tout comme les oléagineux, les cultures sucrières ont profité des très bonnes conditions climatiques, associées à une augmentation des surfaces cultivables. Pour leur part, les cultures maraîchères sont restées au même niveau que la saison précédente.
La superficie de la betterave à sucre a connu une augmentation pour atteindre 67 000 ha tandis que la production de la betterave à sucre au titre de la campagne 2014/15 est estimée à 3,6 millions de tonnes, soit 12% de plus que l’année précédente. Au niveau national, le rendement moyen de la betterave à sucre est passé de 60 à 61,6 T/ha soit une augmentation de 2,6% par rapport à la campagne précédente.
Egalement, la production de la canne à sucre est estimé à 443 KT contre 278 KT tonnes en 2013/14 soit une augmentation de près de 59%. Ainsi, la production nationale de sucre au titre de la campagne 2014-15 a connu une augmentation de 7 % par rapport la campagne précédente. Par conséquent la production nationale s’élever à 510 KT tonnes. Le taux de couverture des besoins en sucre augmentera de de 3 points pour atteindre près de 43%.
Baisse en production d’agrumes et d’olives
La production des agrumes et de l’olivier pour la campagne 2014/15 ont connus des baisses respectivement de -14% et -27% pour avoisine 1.91 et 1.14 millions de tonnes. Cette contreperformance est en grande partie due à un phénomène naturel d’alternance et fait suite à une campagne exceptionnelle en 2013/14 où la production de ces espèces à atteint des niveaux records. Ces résultats ne sont pas liés aux conditions climatiques, mais plutôt à une alternance naturelle et ne devraient donc pas alarmer.
Un très bon suivi sanitaire et technique de la part des autorités
A coté des performances citées, le travail continu réalisé par les autorités en charge de l’agriculture au niveau national est à saluer également. Le soutien du département de l’Agriculture à l’utilisation de semences certifiées a ainsi permis à la céréaliculture de réaliser une augmentation de 6,5% de la production, soit 115 millions de quintaux, ce qui constitue une récolte record. Tandis que le dispositif sanitaire mis en place par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a permis de réduire considérablement les risques de développement de la fièvre aphteuse, apparue en 2014 en Tunisie, en Algérie et au Maroc.
Ces mesures, associées à d’autres dont notamment le renforcement de la surveillance aux frontières, ont permis au Maroc de se prémunir contre la fièvre aphteuse et maintenir par conséquent son statut « indemne » de cette maladie, conclut le rapport.