Le secteur européen des agrumes demandera une enquête sur les exportations de l’Afrique du Sud.
Des producteurs d’agrumes espagnols, français, italiens et portugais se sont récemment réunis et ont décidé de demander à leurs ministères de l’Agriculture respectifs de défendre, auprès de la Commission européenne et du Parlement européen, le lancement d’une enquête exhaustive et objective avant la révision de l’accord commercial signé avec l’Afrique du Sud, qui aura lieu en octobre, coïncidant avec la cinquième année de son entrée en vigueur.
Selon l’Association valencienne des agriculteurs (Ava-Asaja), les importations d’agrumes sud-africaines vers l’UE ont augmenté de 30 % par rapport à la moyenne des cinq dernières saisons. En outre, le potentiel productif de l’Afrique du Sud connaît une croissance exponentielle : au cours de la période 2012-17, elle a planté plus de 10 millions de plants de variétés tardives de petits agrumes et plus de 4 millions de plants d’oranges tardives.
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« La situation du secteur des agrumes en 2016, lorsque l’accord avec l’Afrique du Sud a été signé, a radicalement changé, en raison des plus grands avantages commerciaux et phytosanitaires dont dispose ce pays tiers. Bruxelles a favorisé une substitution scandaleuse de nos variétés précoces et extra-précoces de petits agrumes (Oronules, Marisol, Arrufatina…) et d’oranges précoces (Navelina). C’est déjà le cas en Espagne et dans quelques années, cela atteindra l’Italie et le reste des pays producteurs », a indiqué l’association agricole espagnole.
Et d’ajouter : en plus du préjudice commercial, l’UE a augmenté le risque d’entrée de parasites et de maladies, comme la tache noire ou la fausse teigne, à des niveaux intolérables parce qu’elle n’exige pas que les envois d’agrumes sud-africains effectuent un traitement au froid pendant le transport, entre autres.
Par ailleurs, les producteurs demandent à la Commission européenne et au Parlement d’ouvrir une enquête afin « d’établir des mesures correctives pour s’assurer à ce que cet accord commercial se limite à compléter la production européenne, et non à la remplacer ».
A noter que les producteurs espagnols se sont lancés, comme à leurs habitudes, dans une véritable lutte contre les importations en provenance des pays hors-Union européenne, en particulier celles du Maroc. Tomate marocaine, pastèque, melon et récemment l’avocat, ces derniers essaient de jeter le discrédit sur les produits marocains et profitent du contexte diplomatique actuel pour manipuler les ménages espagnols.
Source : Freshplaza