La sécurité alimentaire ou la souveraineté alimentaire constitue un système solidaire profitant à tous les citoyens.
Amine Laghidi, expert en stratégie et diplomatie économique, a déclaré que l’agriculture et l’agroalimentaire sont vectrices de création d’emplois et de prospérité au Maroc, dans un article scientifique intitulé « Proposition structurée visant la création d’emplois, de prospérité pour tous et l’attrait d’investissements durables au Maroc ».
Jouant un rôle crucial d’influence externe et de développement inclusif, de création de richesses et de stabilité en interne, la sécurité alimentaire ou la souveraineté alimentaire constitue un système solidaire profitant à tous les citoyens et auquel ils peuvent tous contribuer. Selon l’expert, les grandes guerres et épidémies de l’histoire de l’humanité en sont la preuve, ajoutant que la faim pendant la guerre fait plus de victimes que les flèches d’arbalète ou les missiles intelligents.
« La crise du Covid-19 n’est guère une exception, nous avons tous vu, l’impact négatif de la rupture des chaines de valeurs mondiales sur des nations riches et au PIB par habitant très élevé », rapporte la MAP. « Nous avons également vu l’impact positif de cette rupture sur des petits agriculteurs et éleveurs, qui ont vu la demande domestique augmenter pour leur production artisanale, notamment dans certains pays africains, ayant abandonné depuis des années l’investissement dans l’agriculture au profit d’une spécialisation minière ou énergétique », a-t-il ajouté.
Quid de l’économie alimentaire
Ce constat relance le débat sur la priorité de « l’économie alimentaire » dans la réduction de la pauvreté, la création d’emplois, la diversification des exports, et donc de la création de richesse et de prospérité pour les nations et les structures économiques, a-t-il fait remarquer.
M. Laghidi a, dans ce sens, souligné l’importance de la création d’emplois en masse, dignes, durables et non seulement intermittents/saisonniers dans le secteur de l’agriculture et d’allouer un focus particulier au monde rural et au support des petits agriculteurs marocains.
Il a également mis en avant la nécessité de valoriser le capital immatériel marocain au cœur du modèle de développement (savoir, ingénierie, branding régional, branding culturel, solutions intégrées, R&D, logistique…) et d’accorder une attention spéciale pour la jeunesse et son épanouissement social et professionnel.
Et de conclure « l’histoire de l’humanité s’est faite et défaite autour de l’agriculture. Les plus grandes civilisations émergèrent autour de points d’eau, de pâturages et de terrains de production agricole. Ces mêmes civilisations qui ont résisté aux guerres, aux envahisseurs, aux maladies, ont connues une implosion interne à partir du moment où elles ne pouvaient plus nourrir leur propres citoyens ».