Perte d’environ 200.000 emplois en milieu rural : le secteur agricole est touché.
Le Plan Maroc Vert (PMV) avait insicrit dans son programme, la création d’1,5 million d’emplois d’ici 2020. En conséquence, avec un taux de chômage d’environ 10% au Maroc, on a toujours misé sur l’agriculture comme une bouée de secours afin de lutter contre le chômage des jeunes, surtout en milieu rural. 10 ans après la mise en oeuvre du PMV (2008-2019), d’après les chiffres officiels du ministère de l’Agriculture, cette campagne a généré 48 millions de journées de travail additionnelles entre 2008 et 2018, soit 250.000 à 300.000 équivalents emplois à temps plein.
Le Plan Maroc Vert a fait des progrès énormes et cela personne ne peut le nier. En effet, le secteur agricole demeure l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois au Maroc. Il «contribue actuellement à hauteur de 39% d’emplois au niveau national ainsi qu’à l’amélioration de la valeur ajoutée dans le milieu rural. Par conséquent, les journées de travail ont évolué, passant de 110 à 140 journées par an, ce qui a permis l’amélioration du revenu agricole». Socialement parlant et grâce aux investissements injectés par l’État et les professionnels, le revenu agricole des agriculteurs s’est amélioré à hauteur de 66%, depuis le lancement du Plan Maroc Vert. Ce qui a eu un impact positif sur le pouvoir d’achat des ruraux, leur permettant ainsi l’accès à de nouveaux services dont la digitalisation du secteur agricole.
Mais la question qui se pose est de quels ruraux et quels agriculteurs parle-t-on? Des petits fellahs ? ou des grands agriculteurs qui possèdent des centaines voire des milliers d’hectares? il est fort évident qu’une partie de ces pertes d’emplois est due aux conditions de travail précaires qui sont récurrentes dans ce secteur : rétributions à la tâche dérisoires, diminution des jours de travail voire des postes pour une maintenir la rentabilité… Beaucoup de jeunes retrouvent ainsi contraints à faire un choix entre : accepter la dure réalité de la campagne ou migrer vers les grandes villes à la recherche de meilleures conditions de vie et de travail.