La saison des oranges égyptiennes a commencé dans un climat de concurrence intense, en particulier face au Maroc et à la Turquie. Malgré les défis persistants, notamment liés à la crise logistique en mer Rouge, les acteurs du secteur se montrent confiants pour cette nouvelle campagne.
Mohamed Fooad, représentant de la société EgyFarm, décrit une situation nettement plus favorable par rapport à la saison précédente. « Nous avons pu éviter une offre excédentaire de volumes au niveau national cette saison, ce qui est un grand soulagement. Les volumes sont tout à fait optimaux pour couvrir les besoins du marché mondial », explique-t-il.
L’année précédente avait été marquée par une surproduction, qui avait contraint les exportateurs à vendre à perte, notamment en raison de la difficulté à accéder aux marchés asiatiques. Cette fois, une meilleure gestion des volumes a permis d’obtenir des fruits de calibres plus importants et de qualité supérieure.
« La moindre densité sur les arbres a permis une meilleure répartition des calibres et de meilleures conditions de tri et de contrôle de la qualité », ajoute M. Fooad. Cela devrait attirer de nouveaux acheteurs européens, notamment espagnols, qui redistribueront les oranges égyptiennes vers des marchés clés comme les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
« Nous sommes confrontés à une concurrence acharnée de la part du Maroc et de la Turquie »
Cependant, les exportateurs égyptiens doivent composer avec une concurrence féroce. Le Maroc et la Turquie bénéficient d’un avantage logistique majeur grâce à leur proximité avec l’Europe et la Russie, leur permettant des livraisons plus rapides par camion. « Nous sommes confrontés à une concurrence acharnée de la part du Maroc et de la Turquie », reconnaît M. Fooad.
Malgré cela, l’Égypte conserve une position privilégiée sur les marchés du Golfe, où sa proximité géographique offre un avantage concurrentiel.
Les exportateurs égyptiens doivent encore faire face aux perturbations causées par la crise de la mer Rouge, qui impacte les itinéraires vers l’Asie. Pour y faire face, EgyFarm a mis en place une stratégie proactive en collaboration avec des consultants spécialisés.
« Nous pouvons intervenir sur des paramètres tels que le choix des compagnies d’assurance ou le réacheminement de nos expéditions via des ports européens », précise M. Fooad. Cette approche devrait permettre à l’entreprise de mieux gérer les imprévus et de maintenir un flux constant vers ses marchés cibles.
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Malgré les contraintes, la saison s’annonce prometteuse grâce à une meilleure gestion des volumes et une qualité accrue. Les exportateurs égyptiens misent sur ces atouts pour consolider leur présence sur les marchés européens et asiatiques, tout en renforçant leur position sur ceux du Golfe.
Ainsi, bien que la concurrence reste rude, l’Égypte entend se démarquer par sa capacité d’adaptation et son engagement à offrir des produits de haute qualité.