Les agriculteurs marocains, notamment dans les régions de Marrakech et Fès-Meknès, expriment une inquiétude croissante face à la menace d’extinction des oliviers précise un article de Hibapress, des arbres qui ont pourtant survécu pendant des générations. La cause principale de cette situation alarmante réside dans la succession d’années de sécheresse sévère, qui a anéanti les efforts de replantation et compromis les opérations agricoles en raison du manque d’eau d’irrigation.
Cette pénurie d’eau a eu des répercussions dramatiques sur la qualité des fruits, réduisant ainsi la production pour cette saison agricole. Le déficit d’approvisionnement en olives, combiné à une forte demande, devrait inévitablement provoquer une flambée des prix sur le marché national. Pour les professionnels du secteur, déjà affaiblis par des conditions financières difficiles, cette situation pourrait aggraver leur précarité.
Le secteur de l’oléiculture au Maroc n’en est pas à sa première crise, mais les récentes années ont été particulièrement éprouvantes. Depuis quatre décennies, ce secteur essentiel pour l’économie nationale traverse des périodes de crise, la plus sévère étant celle actuelle. Des centaines d’hectares d’oliveraies ont été arrachés en raison du manque d’eau d’irrigation et des pluies irrégulières. Beaucoup pointent du doigt les politiques agricoles sectorielles, accusées de négliger l’oléiculture au profit de cultures destinées à l’exportation, plus gourmandes en eau, telles que l’avocat, la pastèque rouge et la tomate.
Le ministère de l’Agriculture prévoit que la production d’olives atteindra environ 1,07 million de tonnes cette année, un chiffre similaire à celui de la saison précédente. Ce niveau de production représente une baisse de 44% par rapport à l’automne 2021, où la production avait atteint un record de 1,9 million de tonnes.
Les régions de Fès-Meknès, de l’Oriental et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima concentrent 63% de cette production attendue. Cependant, certaines régions connaissent des variations significatives : Rabat-Salé-Kénitra, Draa-Tafilalet et Tanger-Tétouan-Al Hoceima enregistrent une augmentation de la production de 39% et 14% respectivement par rapport à l’automne 2022. À l’inverse, les régions de Marrakech-Safi, de l’Est et de Beni Mellal-Khénifra voient leur production chuter de 42%, 17% et 10% respectivement.
Malgré ces difficultés, le ministère marocain de l’Agriculture estime que la production d’olives pourrait générer des transactions d’environ 7,4 milliards de dirhams, soit une hausse de 10% par rapport à l’année précédente, grâce à l’augmentation des prix sur le marché. Cette projection montre que, même en période de crise, l’oléiculture reste un pilier économique important, bien que sa durabilité soit de plus en plus compromise par les aléas climatiques et les choix politiques.
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Les agriculteurs et les experts appellent à une révision des politiques agricoles pour mieux soutenir l’oléiculture, précise toujours la même source, en diversifiant les sources d’irrigation et en adoptant des pratiques plus résilientes face au changement climatique. Faute de quoi, l’avenir de l’oléiculture au Maroc pourrait s’assombrir davantage, avec des conséquences lourdes pour l’économie nationale et les millions de familles qui dépendent de ce secteur.