Le charançon rouge menace les dattes de la Tunisie.
Le charançon rouge, un insecte ravageur du palmier dattier, s’attaque aux palmiers d’ornement du Grand Tunis, a déclaré samedi 13 février, le ministre de l’Agriculture tunisien.
La Tunisie, comptant parmi les grands pays producteurs de dattes, fait face à un sérieux problème aujourd’hui. Le charançon rouge, ce coléoptère ravageur qui cause d’énormes dégâts sur les palmiers a été détecté dans la banlieue nord de Tunis il y a trois ans, note le ministre.
L’insecte tropical au corps rougeâtre, dont l’historique des dégâts sur le palmier dattier à travers le monde sont bien connus, mesure quelques centimètres. Originaire d’Asie, il a causé des ravages au Moyen-Orient et au nord de l’Afrique dans les années 1980-90 avant de rejoindre l’Europe via l’Espagne et l’Italie.
Actuellement, il a été repéré au niveau du Grand Tunis qui compte environ 30 000 palmiers, en majorité des palmiers d’ornement, a indiqué le ministre lors d’une intervention in situ concernant un palmier infesté dans une école de la banlieue de Tunis.
« Nous n’avons pas de crainte quant à une propagation aux palmiers dattiers. La zone de production est assez loin, à 500 km de la régions infestée», a-t-il ajouté par rapport aux palmeraies du Sud tunisien.
Les autorités tunisiennes ont récemment mis en place un numéro vert pour que les habitants puissent signaler les cas. Le plan de lutte contre le charançon rouge avait été approuvé par le gouvernement en septembre 2015, selon le ministre. « L’intervention est immédiate et systématique sauf pour les palmiers qui ont dépassé qui sont dans un état avancé d’infestation. Dans ce cas, aucune action n’est bénéfique sauf l’élimination du palmier », précise le ministre.
Le plan du gouvernement prévoit notamment la prospection sur le terrain, l’intervention par l’injection de produits chimiques dans les palmiers ( endothérapie), l’élimination des pieds infestés et la mise en place de pièges pour cet insecte », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il espère que d’ici fin mars, les autorités auront fait ce que l’on doit faire contre l’insecte. Mais le programme va s’étaler sur 2016 et 2017 pour le suivi, le contrôle et les interventions en cas de besoin, conclut le ministre.
Selon des chiffres fournis par le ministère, près de 4 000 palmiers sur les 29 000 du Grand Tunis et d’Utique (gouvernorat de Bizerte) ont été traités préventivement au 11 février.