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Festive olives - ph : DR
Olivier ( Photo illustration) - ph : DR

L’huile d’olive, une opportunité économique pour les agriculteurs français ?

L’huile d’olive pourrait devenir le nouvel or vert de la France.

Yannick Masmondet, ancien viticulteur bordelais, se lance un défi audacieux : faire de l’huile d’olive française un produit d’excellence reconnu mondialement. Après une décennie passée au Maroc, où il a développé une passion pour l’oléiculture, Masmondet est frappé par une réalité en France : le pays, malgré ses vastes terres agricoles, n’a pas développé de filière industrielle autour de l’olivier. C’est alors qu’il décide de transformer cette absence en opportunité en lançant Oil’ive Green en 2022, avec l’ambition de révolutionner le secteur de l’huile d’olive française. Il s’est confié à Freshplaza.

L’un des constats les plus frappants est la dépendance de la France aux importations. « La France importe 95 % de l’huile d’olive qu’elle consomme », souligne Yannick Masmondet. En effet, avec seulement 18 000 hectares d’oliveraies contre 2,7 millions pour l’Espagne, la France produit à peine 5 000 tonnes d’huile d’olive par an, alors que la demande intérieure avoisine les 130 000 tonnes. Une situation paradoxale, au vu de l’engouement des consommateurs pour ce produit, et qui ouvre la voie à un développement stratégique du secteur.

Le climat : un atout inattendu pour la culture de l’olivier

Le réchauffement climatique, généralement perçu comme une menace pour l’agriculture, pourrait ici être une aubaine. Selon Masmondet, « il devient de plus en plus difficile de produire en Espagne », où les récoltes chutent depuis plusieurs années. À l’inverse, la France bénéficie désormais d’un climat plus propice à la culture de l’olivier, offrant une opportunité unique de s’imposer sur le marché. De plus, la baisse de la production mondiale d’huile d’olive, conjuguée à une augmentation de la demande, attire des investisseurs étrangers, notamment marocains, qui cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en achetant des terres en France.

Après une décennie passée au Maroc, (où) il a développé une passion pour l’oléiculture

Au-delà de l’approvisionnement du marché intérieur, l’objectif de Masmondet est clair : positionner l’huile d’olive française comme un produit haut de gamme sur la scène internationale. Actuellement, sur les 5 000 tonnes produites, seulement 2 000 sont exportées, un chiffre que l’entrepreneur souhaite voir augmenter drastiquement. « Nous devons déployer 80 000 à 100 000 hectares d’oliviers pour atteindre cet objectif », affirme-t-il. Avec une qualité reconnue du « made in France », il espère conquérir des marchés comme le Canada, les États-Unis, ou encore l’Asie et le Moyen-Orient.

Une opportunité économique pour les agriculteurs français

Le projet de Masmondet suscite un intérêt croissant chez les agriculteurs français, en quête de diversification dans un contexte agricole de plus en plus incertain. Selon lui, l’olivier représente une véritable chance de sécuriser et valoriser les exploitations agricoles. Avec un revenu estimé à 2 000 euros par hectare, la rentabilité de l’olivier dépasse celle de cultures comme la vigne ou les céréales. Pour encourager cette transition, Oil’ive Green accompagne les agriculteurs en garantissant le rachat de leur production et en les aidant à développer leur propre marque, sans passer par la grande distribution.

En seulement deux ans, l’association Olive Avenir, créée par Masmondet et son équipe, a déjà suscité un fort intérêt. « Nous recevons entre 150 et 200 demandes d’informations par semaine », explique-t-il, un signe que la filière oléicole française est sur le point de prendre son envol.

Lire aussi : Marché mondial de l’huile d’olive et des olives de table en 2024

En développant une filière oléicole industrielle en France, Yannick Masmondet espère non seulement réduire la dépendance du pays aux importations, mais également positionner l’huile d’olive française comme un produit de qualité sur les marchés internationaux. Avec un climat de plus en plus favorable, un marché en pleine expansion, et l’intérêt grandissant des producteurs français et étrangers, tous les indicateurs semblent effectivement au vert pour que la France devienne un acteur majeur de l’oléiculture mondiale.

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