La filière des fruits rouges, dotée d’un fort potentiel, est en pleine expansion.
Depuis quelques années, la filière des fruits rouges est en pleine expansion au Maroc. Dotée d’un fort potentiel, elle a un impact socio-économique non-négligeable.
Fraise, framboise, myrtille… La filière des fruits rouges est en pleine expansion. Introduite récemment au Maroc, la culture de ces petits fruits rencontre un succès croissant. Grâce à cette filière, 4,5 millions de journées de travail sont procurées dans le monde rural ce qui représente 18 000 emplois fixes. Grâce à leur rentabilité et leur fort taux d’exportation, les fruits rouges jouent des rôles économiques et socio-économiques non-négligeables. Les exportations sont sources de revenus en devise avoisinant le milliard de dirham par an.
Introduction sur le marché marocain
De 10 ha à la fin des années 80, la superficie plantée en fraise passa à 290 ha en 1992/1993 puis 870 ha lors de la campagne de 1997/1998. Depuis, ces chiffres n’ont pas arrêté de croître jusqu’à atteindre 3 660 ha au cours de la campagne 2015/2016 dont 82% se situent dans le Loukkos. Ce développement des superficies a permis à la production de fraises de passer de 200 tonnes en 1987/1988 à 35 000 tonnes 10 ans plus tard et 150 000 tonnes lors des dernières campagnes.
La framboise et la myrtille ont été introduites plus récemment au Maroc : dans les années 2000. D’abord cultivées dans le Gharb et le Loukkos, elles sont également présentes dans le Souss-Massa depuis peu. Les framboisiers étaient cultivés sur 1 000 ha en 2015/2016 pour une production de 10 200 T. Les myrtilles occupent, quant à elles, une superficie de 875 ha soit une production de 8 000 T.
Le développement de la filière des fruits rouges est dû à deux principaux facteurs. Tout d’abord, notons qu’il s’agit d’une filière nécessitant une forte main d’œuvre, qui est disponible au Maroc. Ensuite, ces fruits répondent à des exigences pédoclimatiques auxquelles le Maroc répond favorablement, notamment dans les régions du Gharb et du Loukkos et du Souss Massa.
Exportation
Les exportations de fruits rouges ont augmenté aussi rapidement que leur production. De 266 T en 1990, les exportations sont passées à 82 100 T au cours des dernières campagnes, soit plus de la moitié de la quantité produite.
Les fruits dédiés à l’export sont commercialisés via les unités de conditionnement ou de surgélation. Si les fruits frais représentaient l’essentiel des exportations avant 1993, ce n’est plus le cas. En effet, la majorité des fraises sont exportées à l’état surgelé. En 2015/2016, sur 93 000 tonnes de fruits rouges exportés, 60% étaient surgelés. L’Union Européenne importe 95% du volume exporté depuis le Maroc : l’Espagne accapare 35%, la France 33% et la Grande-Bretagne 20%.
Perspectives futur de la filière
En 2009, un contrat-programme a été mis en place entre l’Etat et les différentes associations interprofessionnelles de la filière. Ce dernier concerne tout particulièrement la fraise, qui est le fruit rouge le plus exploité. Le contrat-programme a pour objectif, d’ici 2020, d’augmenter la superficie total à 8 200 Ha pour une production de 360 000 T annuelles dont 80 000 T doivent être exportées.
Afin d’encourager les agriculteurs à exploiter les fruits rouges, l’Etat a mis en place des aides financières pour :
- La création d’abris serre : 10 % du coût d’investissement avec des plafonds fixés pour chaque type de serre.
- La création d’unités de valorisation de la production : 10 % du coût d’investissement avec des plafonds fixés pour chaque type d’unité.
- La diversification des exportations : 500 Dh/T sont alloués pour la quantité totale de fraise exportées hors de l’UE.
Comme pour les autres filières, des aides sont prodiguées concernant la gestion des ressources hydriques, l’acquisition de matériel agricole et les projets d’agrégations.