Des ouvriers agricoles marocains obtiennent justice en France contre une entreprise espagnole.
Cinq anciens ouvriers agricoles marocains ont obtenu justice contre la société d’intérim espagnole, Laboral Terra. Celle-ci, qui les avaient détachés en France pour le secteur agricole, a été condamnée, mardi 22 septembre, pour diverses irrégularités sur les salaires et le suivi médical.
Suite à cette condamnation, Laboral Terra devra verser plusieurs milliers d’euros à ces anciens travailleurs agricoles marocains. Selon le jugement des prud’hommes d’Arles (Bouches-du-Rhône), Laboral Terra -aujourd’hui en liquidation judiciaire- a été écrouée pour « retenues frauduleuses sur salaires, indemnités de congés payés jamais versées », salaires calculés sans respecter le minimum légal, absence de visite médicale, rapporte Bladi.
Lire aussi : France : L’absence des saisonniers marocains menace la récolte de pommes
« Cela vient accréditer ce que disaient les ouvriers, que leurs droits n’étaient pas respectés », a déclaré à l’AFP Yann Prevost, avocat de deux des ouvrières agricoles, Yasmina Tellal et Karima (qui a préféré que son nom de famille ne soit pas publié).
Lors de l’audience du 16 juin, cette dernière avait estimé que « peut-être qu’un animal était mieux traité que » les ouvriers agricoles marocains détachés en France. Elle faisait allusion à ses conditions de travail dans des exploitations ou sociétés de commerce agricole françaises jusqu’en 2016.
Néanmoins, le juge des prud’hommes a rejeté une « fraude » dans le contrat de détachement en lui-même. Cependant, il a souligné que « l’employeur échoue à rapporter la preuve qu’il a payé la salariée en fonction des heures effectuées ». Ce dernier a ainsi, condamné de manière solidaire plusieurs entreprises françaises, utilisatrices de ces travailleurs détachés en Provence pour ces abus en cas de défaillance de la société espagnole.