L’essor de la filière lait au centre d’intérêt d’experts marocains et internationaux, lors des rencontres tenues à Rabat les 10 et 11 mai dernier.
Dix-huit conférenciers et 210 participants, issus de 12 pays d’Afrique, d’Amérique et d’Europe, ont pu partager leurs expériences concernant l’importante diversité des dynamiques laitières de par le monde. La filière lait, comme rappelé par les conférenciers, avec 121 millions de fermes dans le monde et un milliard de personnes impliquées dans le secteur, constitue une contribution importante à la richesse des nations et un pilier de leurs systèmes alimentaires. Urbanisation et mondialisation impactent fortement les dynamiques de développement laitier à l’échelle d’un pays.
Les pays comme la France, l’Inde, l’Egypte, l’Algérie, la Suisse, le Japon, l’Italie ou les pays d’Afrique de l’Ouest, ont servi de modèles pour traiter de ces enjeux dans une perspective internationale. Les pays africains ont présenté leurs avancements et défis concernant les politiques sectorielles et l’évolution de leurs marchés locaux dans le contexte d’un secteur laitier globalisé. La forte présence des pays africains confirme le rôle que le Maroc joue comme cas d’exemple et partenaire dans la coopération Sud-Sud. Les partenaires internationaux ont félicité le Maroc pour l’organisation ces rencontres pour la première fois sur le continent africain.
Les rencontres ont aussi permis de mieux connaître la filière lait au Maroc , d’apprécier son niveau de développement et d’identifier les itinéraires techniques à promouvoir pour un développement durable et pérenne du secteur laitier. Il en ressort que le secteur laitier au Maroc se porte bien. « Sur la période 2007-2015, la production de lait cru a augmenté de plus de 38%, la part industrialisée quant à elle, de 45%, ce qui a permis une évolution de la consommation de 54 à 72 équivalents litres de lait/hab/an», a annoncé Monsieur Abderrahman Benlekhal, Directeur Général de la Fimalait. L’organisation professionnelle du secteur joue un rôle essentiel selon Noureddine Belkadi, Directeur de l’Association des Eleveurs de Bovins et Directeur technique de la Fédération Nationale des Eleveurs producteurs de Lait- FENEPROL : « le regroupement des éleveurs en coopératives puis la création des fédérations ont permis une grande amélioration de la productivité des élevages bovins laitiers. Celle-ci est passée de 1250 à 2000 litres/vache/an pour les races croisées et de 3500 à 4000 pour les races pures ». Pour sa part, Adil Benkirane, représentant la Fédération Nationale de l’Industrie Laitière- FNIL, a exposé la situation du marché du lait et les défis à surmonter dans l’avenir. Il a aussi mis en relief l’incroyable effort d’investissement consenti dans l’industrie laitière avec le soutien de l’Etat, dans le cadre du contrat programme 2015/2020 de la filière, renforcé par celui des industries agroalimentaires, lancé en 2017.
Pour construire sur les acquis des dernières années, la filière continue son développement et œuvre sur plusieurs chantiers : l’approvisionnement fourrager en face du stress hydrique, la reproduction locale des génisses performantes, le perfectionnement de la chaine de distribution et l’information transparente des consommateurs.
A rappeler que ces deuxièmes rencontres sur le lait, vecteur de développement, ont été organisées par L’Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) de France et le Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), en partenariat avec l’IAVFF – Agreenium, la FAO et la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Lait (FIMALAIT), les 10 et 11 mai 2017 à Rabat.