Depuis mars 2023, le Maroc, durement touché par une saison de sécheresse exceptionnelle, a stoppé ses exportations d’oignons vers l’Afrique de l’Ouest, laissant ainsi un vide rapidement comblé par l’Égypte.
Mohamed Anwar, PDG de Mudga, un acteur égyptien, rapporte une croissance impressionnante des commandes d’Afrique de l’Ouest, avec une augmentation de 200 % des exportations égyptiennes d’oignons rouges. Cette envolée s’explique non seulement par l’absence marocaine, mais également par des approvisionnements ralentis en provenance d’Europe.
Cette montée en puissance de l’export égyptien intervient dans un contexte global de restrictions d’exportation et de production en baisse côté marocain. De son côté, l’Égypte parvient à tirer son épingle du jeu, diversifiant ses débouchés et maintenant une demande forte dans ses marchés traditionnels tels que l’Europe, particulièrement les Pays-Bas et l’Angleterre, ainsi que dans les pays du Golfe.
Outre ces terrains bien établis, Anwar voit également un potentiel significatif pour cette saison en Amérique du Nord et en Afrique. Cependant, les relations commerciales avec l’Asie de l’Est demeurent précaires en raison de la crise dans la mer Rouge, et les coûts de fret élevés continuent de peser sur les échanges, ralentissant les exportations.
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Cette année, la récolte d’oignons égyptienne est estimée à 1,8 million de tonnes, couvrant diverses variétés, dont un tiers est destiné à l’exportation. Malgré cette abondance, qui entraîne généralement une hausse des prix, Anwar rapporte une baisse des coûts, alimentée par une demande toujours plus forte.
Ce nouveau dynamisme des exportateurs égyptiens en Afrique de l’Ouest pourrait redessiner les lignes du commerce international de l’oignon, surtout si les conditions climatiques continuent d’influer sur les capacités de production des pays traditionnellement exportateurs comme le Maroc. Pour les producteurs égyptiens, l’avenir semble prometteur, à condition que les tendances actuelles du marché perdurent.
Cette tendance observée devrait toutefois s’équilibrer à l’avenir, en effet au marché de Nouakchott lieu de transit vers l’Afrique de l’Ouest, la surtaxe mauritanienne a été levée et les produits marocains reviennent. Hamza ould Abdallah, un vendeur de légumes interviewé par Le360 Afrique témoigne: «Nous vendons des légumes importés du Maroc. Les surtaxes douanières ont été levées et les prix baissent. En réalité, nous avons un surplus de légumes qui viennent du Maroc, du Sénégal et de Mauritanie.»