Un chercheur marocain veut révolutionner l’agriculture marocaine en se passant des pesticides.
Mohamed Dary, professeur marocain à la faculté de Pharmacie et biologie de Séville (Sud de l’Espagne) a pu développer des procédés capables de booster le rendement des terres agricoles, tout en préservant l’environnement.
Le chercheur se lance le défi d’aboutir à des terres plus fertiles et des récoltes plus goûteuse sans recours aux pesticides.
Dans une déclaration à la MAP, Mohamed Dary explique le principe de sa technique: « C’est une technologie de fermentation de biochimie pour avoir des produits fertilisants écologiques avec zéro résidu. Nos produits ne portent aucun préjudice aux cultures. Grâce à ces organismes, les plants gagnent non seulement en volume mais aussi en qualité. La saveur, la texture et les goûts des produits agricoles sont nettement bien meilleurs quand ils sont traités avec ces microorganismes ».
Conscient des bénéfices que pourraient apporter cette technologie à l’agriculture marocaine, Dary souhaite transférer son savoir-faire vers son pays d’origine.
« Mon objectif est de dépoussiérer les études tapies dans les tiroirs et apporter mon expertise afin d’adapter ces produits aux spécificités du terrain marocain », ajoute-t-il.
Le chercheur envisage de produire directement cette technologie au Maroc et la proposer aux petits agriculteurs afin de les aider à développer leur production.
Il s’intéresse également au problème des nématodes auquel font face les producteurs de tomate dans la région d’Agadir. « Ces parasites peuvent détruire la totalité de la surface cultivée. Ce qui représente une grande perte car l’agriculteur risque de voir s’envoler tout investissement. Grâce à notre recherche, nous pouvons contrôler et minimiser cet impact », explique M. Dary.
Il ajoute également qu’ « au fil des campagnes agricoles l’on peut éradiquer progressivement ce parasite et sauver une partie de la production, jusqu’à arriver au résultat optimal qu’est la sauvegarde de la totalité de la production ».
« Nous avons mené des expériences pour favoriser l’apport de l’azote vers la plante. A ce titre, nous avons lancé un essai dans la région de Roumani, avec la collaboration de la Faculté des Sciences de Tanger et celle de Rabat pour assurer le suivi. L’objectif de cette expérience est de réduire la fertilisation azotée, enrichir le sol en azote, et rendre de la sorte la production de pois chiches, très développée dans cette région, plus abondante tout en étant savoureuse » note enfin le professeur.
À propos du parcours de Mohamed Dary
Le professeur Dary est originaire de la ville de Taroudant. Il a obtenu sa licence en biologie à la Faculté des Sciences de Meknès et a atterrit en 1994 à Séville.
Grâce à une bourse de l’Agence espagnole de la coopération espagnole, il entame son long périple dans le monde de la recherche en biotechnologie après un parcours semé d’obstacles.
« La première fois que j’ai déposé mon visa, mon dossier a été rejeté. J’ai pris le soin de mieux préparer ma seconde demande. Grâce aux sacrifices de ma mère, qui a financé mon projet, j’ai pu décrocher ce visa. Après un an à la Faculté de Séville, j’ai pu obtenir une bourse de l’Agence espagnole de la coopération internationale ».
Aussitôt arrivé dans la capitale andalouse, le jeune chercheur a été pris sous l’aile d’un professeur espagnol qui lui a transmis la passion pour les micro-rganismes.
Ses recherches le conduisent à la création, en 2009, de Rasbio Agro, une société dédiée à ce champ pointu. Avec l’aide de 7 collègues, il s’attèle à transférer la technologie née dans les laboratoires vers le marché et proposer des solutions à chaque problème auquel fait face l’agriculteur.