Les exportateurs d’agrumes marocains sont sous la pression de la concurrence espagnole et égyptienne.
Oranges, mandarines, clémentines…, le Maroc s’est démarqué dans la production et l’exportation d’agrumes. Toutefois, dans son marché traditionnel à savoir l’UE, le pays rencontre plusieurs problèmes liés notamment à la forte concurrence espagnole, égyptienne ou encore turque. Une situation qui oblige les exportateurs marocains à lorgner vers d’autres marchés, afin de renforcer les exportations.
La compétitivité sur le marché européen des agrumes, c’est ce qui fait aujourd’hui défaut aux exportateurs marocains. En effet, dans une interview accordée à La Vie Ecos, Moulay Mhamed Loultiti, Président de la fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes (Maroc Citrus), est revenu sur les principaux défis qui gangrènent les exportations en ces produits agricoles.
En sortie de station, le Maroc a un avantage de compétitivité autour de 0,6 DH/kg comparé à l’Espagne.
Et selon ce dernier, « au niveau des marchés de l’Union européenne (UE), le Maroc souffre d’un déficit de compétitivité majeur face à l’Espagne, lié notamment à la proximité logistique des Espagnols sur ces marchés et à la nécessité d’adaptation de l’offre marocaine en termes de conditionnement (mise en filet) pour répondre aux besoins des grandes surfaces de ces pays, notamment la France et l’Allemagne ».
« En sortie de station, le Maroc a un avantage de compétitivité autour de 0,6 DH/kg comparé à l’Espagne. Mais le différentiel des coûts de transport et de logistique à destination inverse cet avantage en faveur de l’Espagne. En particulier, la mise en filet à destination et le recours à des importateurs dégradent fortement la compétitivité de l’offre marocaine », a t-il ajouté à La Vie Eco.
Outre la concurrence espagnole, les exportateurs d’agrumes marocains font aussi face à celle d’Égypte et de Turquie, qui jouissent d’un avantage non négligeable à savoir la forte dévaluation de leur monnaie par rapport au dirham marocain. Ce qui nuit à la compétitivité marocaine notamment sur le marché russe. « Ces deux concurrents profitent aussi du faible coût de la main-d’œuvre et des ressources hydriques », précise la même source.
Ainsi, pour éradiquer le problème de la compétitivité, une solution s’impose aux exportateurs marocains : la diversification des débouchés. Et des projets sont en cours de réalisation, dans le cadre d’un nouveau contrat programme, comme le souligne M. Loultiti. « Nous avons prévu le développement de l’export vers de nouveaux marchés au sein de l’UE tels que l’Allemagne et la Pologne, ainsi que vers les pays de l’Afrique qui offrent de grandes opportunités, sans oublier certains pays de l’Asie tels que le Japon, la Malaisie, l’Indonésie et l’Inde », a souligné celui-ci.