Les cultures d’exportation sont un symbole de contrôle technique et d’investissement important.
Avec la pandémie du nouveau coronavirus, la quintessence et l’importance du secteur agricole sont apparues au grand jour. La gestion du stock alimentaire, le ravitaillement des marchés entre autres, ont permis à tous et à toutes de réaliser encore plus la vitalité de l’agriculture. Toutefois, à l’ère post-Covid-19, celle-ci devrait-elle retourner aux cultures pluviales ou plutôt développer les cultures d’exportation ?
Selon le professeur d’enseignement à l’IAV, Mohamed Taher SRAIRI, le pilier du secteur agricole s’est toujours reflété dans les cultures pluviales (céréales, graines de coton, fourrage) qui sont encore utilisées pour évaluer sa performance annuelle, mais aujourd’hui elles sont considérées comme faisant partie du passé. D’autre part, les cultures irriguées reçoivent plus d’attention, car elles incarnent un symbole de contrôle technique et d’investissement important, conférant à leurs propriétaires un rang social élevé, en appréciation de leur contribution à l’effort national d’exportation et de création d’emplois, indique le professeur sur Hespress.
Le revers de la médaille des cultures d’exportation
Le développement des cultures d’exportation entraîne des écarts dangereux, car il a conduit à l’épuisement des eaux souterraines dans certaines régions du Maroc, souligne le professeur SRAIRI. En outre, cela a également entrainé des cas de production excessive de certains fruits et légumes, ce qui a amené un renversement de l’objectif souhaité, à savoir une augmentation de la valorisation de l’eau. Par exemple, les difficultés de vente d’agrumes au cours des cinq dernières années, en raison de l’augmentation de la production et de l’expansion des superficies irriguées au goutte-à-goutte, parallèlement à la faible compétitivité de la production nationale sur les marchés internationaux, ont conduit à la déforestation dans certains domaines, d’après Sarairi.
Les besoins des nouvelles exploitations irriguées ont atteint des niveaux records, obligeant les autorités de certaines régions à informer les agriculteurs que le stock des barrages ne sera pas utilisé pour l’irrigation, afin d’assurer l’approvisionnement en eau des villes. Un scénario similaire est enregistré dans les zones des oasis, où l’expansion du secteur irriguée dans les zones désertiques vient entièrement grâce à l’eau souterraine qui est utilisée spécialement pour la culture de la pastèque. En conséquence, les mêmes problèmes se posent, à savoir un effondrement du niveau des eaux souterraines et l’émergence de réelles difficultés pour répondre aux besoins en eau de plusieurs villages et petites villes, toujours selon le professeur.